PHOTOS. Larmes, tristesse et espoir : les salariés de la SAM ont quitté leur usine

Il est midi ce lundi 25 avril et les ex-salariés de la SAM quittent le cœur serré leur usine. Ils sortent sous une haie d’honneur et une pluie d’applaudissement. Accueillis par une foule d’habitants, élus et membres du collectif Tous Ensemble, des soutiens indéfectibles depuis le premier jour de lutte.

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A midi ce lundi 25 avril, la sirène de la fonderie SAM a retenti pour la dernière fois. Elle marque la fin d’un combat, le symbole d’une lutte ouvrière et solidaire sans faille et exemplaire des salariés, mobilisés pour sauver leur outil de travail et leur emploi. Le point d’orgue d’une résistance qui aura duré 154 jours. Une journée chargée en émotion très difficile à vivre pour ces salariés. Derrière l’émotion et les larmes, les sentiments de victoire et de satisfaction sont réels et font espérer.

Jean-Paul Boyer, organisateur de la haie d’honneur l'exprime avec énormément d'émotion dans la voix :

C'est un combat formidable qu’ils ont mené, nous l’avons mené avec la population, les élus locaux tous ensemble, ils méritent cette haie d’honneur car leur combat est admirable.

Les parents d’ex-salariés sont là aussi. Comme ce couple dont les enfants travaillaient à l’usine, depuis 25 ans pour l'un de leurs fils, et qui n’a jamais manqué une seule manifestation. C’est une journée très difficile qu'ils voulaient vivre et partager avec tous. Du bout des lèvres, ils avouent espérer pour l’avenir du site et du bassin d’emploi.

Envahis par la tristesse et les larmes, beaucoup n’auront pas la force de s’exprimer devant la caméra de nos reporters. Mais les images sont là pour remplacer les mots. Beaucoup s’étreignent, se soutiennent, se réconfortent, s’écoutent, sèchent leurs larmes, la séparation est terrible.

Ils ont tissé dans ce combat des liens très précieux et très forts qui marquent une vie, leur vie de salariés, d’hommes et de femmes qui n’ont jamais rien lâché.

La journée est éprouvante et émouvante. Lorsqu' elle a retenti pour la dernière fois, la sirène leur a glacé le sang, "ça nous a fait trembler de la tête au pied", témoigne Marie-Thérèse Mafra, salariée depuis 24 ans à la SAM.

La gorge nouée elle dit ne souhaiter à personne de vivre cela.

C’était le pire aujourd’hui, on laisse derrière nous beaucoup de choses, une usine, un savoir-faire, un métier, nos collègues, tellement de choses que ça fait mal.

Un combat qui s’ouvre sur l’espoir

Sur les visages beaucoup de tristesse, de chagrin, mais tous savent que leur combat n’est pas vain, avec la garantie de la préservation de leur outil de production dans l’attente d’un repreneur.

Un combat qui s’ouvre aussi sur l’espoir d’un redémarrage de l’entreprise. "Et c’est un combat soutenu qui laisse espérer pour le bassin", rajoute Jean-Paul Boyer.

Une lutte aussi importante que celle menée par les mineurs dans les années 60, un combat qui va compter dans l’Histoire ouvrière du bassin.  

"L'Etat mobilisé pour l'accompagnement des salariés et la sécurisation de l'outil de production"

Dans un communiqué de presse, la préfecture de l'Aveyron réaffirme ses engagements pris avec les représentants des ex-salariés de la Sam. Un protocole de sortie de crise  et de maintien du dialogue signé le 21 avril dernier. 

Un dialogue qui a permis selon la préfecture de l'Aveyron "des avancées significatives en lien notamment avec le ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, en particulier pour les ex-salariés de plus de 57 ans dans le cadre des possibilités de retraite et de rachat de trimestres".

Après le départ des salariés de la Sam ce lundi 25 janvier qui occupaient l'usine, "la sécurisation des locaux se traduit notamment par un dispositif de gardiennage du site porté par la Communauté de Communes de Decazeville en lien avec les mandataires".

Selon la préfecture " la libération de la Sam" ce jour est une "étape" et ne signifie pas pour autant l'arrêt du dialogue social qui se poursuit avec les représentants des ex-salariés".

La préfecture rajoute dans ce communique que " Les conditions sont désormais réunies pour que les études relatives à la réimplantation sur le site d’un projet industriel soutenu conjointement par l’État et la Région se déroulent dans les meilleures conditions".

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