Pour faire face à la prolifération des choucas dans le centre ville, la municipalité de Millau, en Aveyron, a fait le choix d'une méthode douce et écologique : durant trois jours, des buses ont été lâchées pour effaroucher (et non pas tuer) les choucas et réduire les nuisances de ces derniers.
A Millau, la population de plus en plus importante de choucas était devenue un problème. Piaillements, fientes sur tous les trottoirs et mobilier urbain ont fini par rendre cette présence insupportable aux habitants du centre ville, particulièrement ceux de la place du Mandarous. "C'était devenu un véritable fléau", reconnaît Corinne Mora, deuxième adjointe à la mairie.
Pour tenter de réduire ces nuisances, la municipalité a opté pour une manière douce et originale : les buses de Harris. Durant trois jours et surtout trois nuits, fauconnier et rapaces se sont employés à effaroucher les choucas. Pas question de les tuer (les choucas sont une espèce protagé) mais bien de les éloigner.
De jour, la seule présence d'une buse suffit à faire fuir les envahissantes colonies et la nuit, ce sont les humains qui ont pris le relais, à l'aide d'instruments sonores et de lasers lumineux. "Il n'y a pas plus du tout de prédateurs qui viennent embêter les choucas de nuit, ni de jour", explique Benjamin Gadras, fauconnier de la société FCE (fauconnerie capture effarouchement), basée à Lectoure, dans le Gers, "donc ils ont pris l'habitude de se mettre dans ces arbres pour bénéficier de l'éclairage qui les sécurise beaucoup ainsi que de l'absence de prédateurs". D'autant qu'avec l'urbanisation grandissante, ces choucas, amateurs de semis, ont peu à peu perdu de leur habitat naturel.
Après trois jours de lâchers de buses, la colonie de choucas ne reviendra pas, l'endroit n'est plus un sanctuaire pour elle. En revanche, d'autres peuvent venir s'y installer à leur tour, l'opération pourrait donc être amenée à se répéter.
En attendant, les effarouchements vont permettre à la municipalité de faire des économies conséquentes sur le nettoyage de la voirie. Et aux riverains de la place du Mandarous de retrouver un peu de sérénité.