Air non toxique, impact sanitaire modéré, faune et flore épargnées, ce qu'il faut retenir des rapports sur l'incendie de batteries au lithium

10 jours après le terrible incendie qui a ravagé un centre de stockage de batteries au lithium en Aveyron, et provoqué une forte pollution dans deux communes avoisinantes, la préfecture a rendu public les différents rapports réalisés. Des rapports très attendus. Plus de 1000 mesures ont été effectuées. Voici les résultats.

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Plus de 1 000 mesures ont été réalisées afin d’évaluer les risques sanitaires et environnementaux liés à l'incendie de l'usine de Batterie à Viviez dans l'Aveyron. La préfecture vient de rendre public les résultats au 26 février 2024.

Pas de toxicité de l'air

L'incendie s'est déclaré le samedi 17 février en début d'après-midi dans un bâtiment stockant plus d'un millier de tonnes de batteries, Le SDIS de l'Aveyron a été le premier sur les lieux, soutenu en soirée par le bataillon de marins-pompiers de Marseille.

Le sinistre a été éteint dans la nuit de samedi à dimanche. Des prélèvements ont été effectués dès les premières heures pour "vérifier l'impact des fumées" et en "évaluer les risques". Le rapport des pompiers est formel : "Le doute sur la toxicité de l'air a été levé dès le premier soir, tant pour les populations que pour les intervenants". Mais ce qui n'empêche pas les habitants de s'inquiéter pour leur santé.

A lire : Pollution. "J'ai peur quand on voit l'air qu'on respire" les consignes sanitaires ne rassurent pas les riverains du stock de batteries au lithium ayant brulé

Mais des seuils d'alerte dépassés

L'Apave a été chargée de la réalisation des premiers prélèvements sur l'environnement sur le site incendié et dans le voisinage du site dès les premières heures de l'incendie. Une "phase de suivi immédiat" a été enclenchée au cours de la semaine suivante.

L'Apave a choisi les particules fines PM10 comme traceur pendant son étude. Et, même si les données du rapport sont rassurantes, il apparaît que le seuil d'alerte de l'OMS, fixé à 80 µg/m3, a été largement dépassé à plusieurs reprises. Les PM10 sont montées jusqu'à 398, voire 713 sur certains points de contrôle.

Impact sanitaire aigu modéré

Pendant la période comprise entre le 17 février, date de l'incendie de l'usine de stockage de batterie, et le 26 février, une trentaine de personnes ont consulté leur pharmacien ou leur médecin généraliste pour des affections liées à l'accident. 4 autres personnes sont passées par les urgences des hôpitaux de Rodez ou Decazeville. Le lien entre l'événement et ces urgences est encore en cours d'investigation.

Santé publique France estime que "les premiers éléments sanitaires montrent un impact aigu modéré dans la zone à 9 jours de l'événement se traduisant notamment par des symptômes ORL et oculaires irritatif, des gênes respiratoires ainsi que des maux de tête et de l'anxiété".

La faune et la flore épargnée

L'office français de la biodiversité a également envoyé deux agents chargés de mesurer l'impact de l'incendie sur les cours d'eau. Huit points ont été mesurés et selon le rapport de l'OFB, Aucun rejet n'a été constaté : "il n'a pas été trouvé de valeur évoluant de manière significative entre l'amont de l'usine et l'aval, une dégradation de la qualité physico-chimique de l'eau."


Ces deux agents de l'OFB sont revenus quelques jours plus tard pour observer d'éventuels impacts sur l'Enne, le cours d'eau qui traverse Viviez. Et là encore conclut le rapport : " Il n'y a aucune mortalité, ni d'impact visible sur la flore".

Enfin dans son rapport, la DREAL, la direction régionale de l'environnement, a relevé plusieurs non-conformités en matière d'intervention et d'organisation des secours, de gestion des risques et de traçabilité des déchets. L'entreprise a un mois pour se mettre en conformité. 

L'ensemble et le détail des rapports sont consultables sur le site de la Préfecture de l'Aveyron. 

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