Après sa démission, le président de l'escrime française, empêtré dans des accusations de détournements de fonds

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L'ancien président de la fédération française d'escrime Bruno Gares, démissionnaire en septembre 2024, serait visé par une enquête pour mauvaise gestion financière, management brutal et soupçons de détournements de fonds. Le quinquagénaire aveyronnais parle de mensonges et de calomnies.

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L'information est parue sur le site de 20 minutes le 28 janvier dernier. Bruno Gares, président de la fédération française d'escrime de 2020 à 2024 et originaire de Rodez, serait dans le viseur de la commission d’enquête parlementaire sur les dysfonctionnements des fédérations sportives.

D'après les informations de nos confrères, l'homme serait au centre de nombreuses pratiques douteuses au sein de la FFE. "C'est une cabale" répond en bloc Bruno Gares. 

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Une démission forcée ?

Le 29 septembre dernier, Bruno Gares annonce sa démission "pour raisons personnelles". Mais selon le journaliste de 20 minutes, "celui-ci a été poussé vers la sortie, alors qu’une enquête de l’inspection générale diligentée par le ministère des Sports est en cours depuis mars dernier, après plusieurs signalements internes alertant de sa mauvaise gestion fédérale."

Les conclusions sont attendues prochainement et pourraient déboucher sur un signalement au procureur de la République.

Contacté par France 3 Occitanie, Bruno Gares répond "il fallait que je lève le pied. J'ai une santé fragile".

10 000 euros de frais 

Dans le PV du comité directeur de la fédération dressé le 2 décembre dernier, Emmanuelle Rodriguez, vice-présidente de la FFE, a révélé "la production de documents comptables non conformes au fonctionnement des services financiers de la FFE" et "inacceptables de la part d’un président". 

L'ancien président aurait abusé de sa fonction pour se faire rembourser des frais à hauteur de 10 000 euros. Sur ce point, Bruno Gares se défend "ça ne prouve rien".

Dans les colonnes de nos confrères de Centre Presse Aveyron, il explique : "Il n'y a eu aucun enrichissement personnel. C'est même pire, en devenant président (bénévole) je perdais 10 000 euros par an. C'est le service comptabilité de la Fédération qui n'a pas fait du rapprochement financier correctement. Ils m'ont pris pour un crétin, car j'étais pour eux, un paysan d'Aveyronnais."

Des tickets de caisse ramassés dans les poubelles

Pour étayer son enquête, le journal 20 minutes relate le témoignage d'un ex-proche de Bruno Gares qui l'a côtoyé à la fin des années 90, à l’époque où il n’était que simple armurier des équipes de France. "Il ramenait des tickets de caisse ramassés dans les poubelles de bar et il donnait des factures qui débordaient largement de ce qu’il avait dépensé réellement. Il ramassait dans les poubelles, je l’ai vu de mes yeux ! Et il vous disait "oh merde, avec tout le temps qu’on y passe…''. Quand je l’ai signalé, on m’a répondu '' laisse tomber, c’est 100 ou 200 euros ''.

À ce sujet, l'ancien président de la FFE, prévient qu'il déposera plainte pour diffamation et dénonciation calomnieuse.

Une situation financière alarmante

Pendant les trois ans de présidence de Bruno Gares, la situation financière de la FFE, dont le budget est estimé à 7,8 millions d’euros, n’aurait cessé de se dégrader. Avec près de 700.000 euros de déficit pour l’année 2022, et près de 330.000 euros en 2023.

Dans une lettre adressée au Comité directeur, des élus de la fédération s’inquiètent notamment de la "gestion aventureuse, dispendieuse et irresponsable, qui hypothèque lourdement l’avenir de la fédération".

Sur ce point aussi, le président démissionnaire s'inscrit en faux. "Quand on prend un poste de président, c'est dans l'intérêt général". Argumentant "quand je suis arrivé à la fédération, il y avait 2 millions d'euros sur ses comptes grâce notamment à la vente précédente du siège. C'est toujours le cas aujourd'hui. Du moins, quand je suis parti, il y avait toujours 2 millions d'euros dans les caisses." Il poursuit"Par contre, sur le budget de fonctionnement, nous avons fait passer la fédération de 2,8 à 9 millions d'euros". 

En poste au service des sports de Rodez

Bruno Gares dit attendre sereinement les résultats de l'enquête parlementaire. Lui qui a repris ces activités à temps plein au service des sports de la municipalité de Rodez.

Et à six mois du début des Jeux Olympiques de Paris, l'ancien président ne regrette pas sa démission : "Des JO, j'en ai fait 6 ou 7. Ça me fait ni chaud ni froid...".

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