À 40 ans et seulement 55% de capacité respiratoire en raison d'une mucoviscidose, Paul Fontaine, installé à Béziers (Hérault), vient d'être choisi pour être l'un des 11 000 porteurs de la Flamme Olympique avant les JO de Paris 2024. Un nouveau défi pour ce marathonien, qui a déjà gravi le Mont Blanc et le Kilimandjaro. Et un hommage, selon lui, à tous ceux qui se battent contre cette maladie. Voici sa première réaction.
D'emblée, il se présente comme un sportif avant tout valide : "je ne souffre pas de la mucoviscidose, je vis avec. C'est ma façon de voir les choses". Au printemps prochain, Paul Fontaine sera l'un des 11 000 porteurs de la Flamme Olympique et si ce marathonien accompli, installé depuis cinq ans à Béziers dans l'Hérault, relèvera le défi, ce sera pour tous ceux qui, comme lui, affrontent chaque jour la maladie.
C'est son ex-belle-mère Valérie qui l'a inscrit comme candidat sur le site des JO de Paris 2024. C'était en mai dernier. Car pour être dans la course, il fallait être recommandé par un tiers. Passé une première sélection, un jury a examiné son profil et retenu son nom.
Au nom de tous les malades
La nouvelle est arrivée un peu avant Noël, avec pour consigne de garder le secret jusqu'à ce 15 janvier, date de la révélation de l'identité des premiers porteurs. Paul Fontaine reconnaît ne pas avoir pu résister à en parler à sa famille, mais ses proches ont tenu leur langue.
J'aurais peut-être 200 à 500 mètres à faire, mais ce qui m'intéresse, c'est le sens que mettrais dedans. J'ai contacté l'association Vaincre la Mucoviscidose pour récupérer un T-shirt qui je porterai le jour J.
Paul Fontaine, marathonien et porteur de la Flamme Olympique
Le Mont Blanc et le Kilimandjaro à son palmarès
Vélo, course à pied, yoga : au quotidien, Paul Fontaine combat sa maladie par le sport. Mais il y a deux ans et demi, la mucoviscidose a bien failli prendre le dessus : cette pathologie qui provoque un encombrement bronchique croissant et des problèmes digestifs a faity tomber sa capacité respiratoire à 40%.
Une trithérapie venue des USA, le premier traitement mondial du genre, lui a permis de remonter spectaculairement la pente. Il raconte :
Je me suis demandé ce qu'était le sens de ma vie. J'ai atteint le sommet du Kilimandjaro avec l'association Gravir pour Guérir et Maxime Sorel, l'un des skippers du prochain Vendée Globe. Puis j'ai traversé les Alpes en autonomie en 23 jours. C'est mon chemin pour rendre hommage à tous ceux qui sont nés avec la maladie et qui se battent. Certains font parfois plus de sport que moi, ce sont des guerriers, je suis admiratif.
Paul Fontaine, marathonien et porteur de la Flamme Olympique
Sportif et conférencier engagé
Nos confrères de France 3 Bourgogne-Franche-Comté s'étaient fait l'écho de son ascension du Kilimandjaro il y a un an. Auparavant, Paul Fontaine avait déjà gravi le Mont Blanc, couru cinq fois le marathon de Paris et 2 fois la Verticale de la Tour Eiffel. Il a aussi participé à la course du Viaduc de Millau, entre autres défis.
Cette année, il se prépare à l'ascension du Djebel Toubkal, point culminant du Maroc et de l'Afrique du nord, ainsi qu'au marathon des Sables.
Une course qui doit avoir lieu à la mi-avril, juste avant le début de l'arrivée en France de la Flamme Olympique. Et pile au moment où le Biterrois d'adoption connaîtra le lieu et l'heure exacts de son passage de relais. Car le calendrier est distillé au compte-gouttes, même pour les porteurs : Paul Fontaine sera informé de la date et du département dans lequel il courra à la mi-mars. Le nom de la ville et le créneau horaire de son passage lui seront dévoilés mi-avril. Et ce n'est que 10 jours avant qu'il sera fixé sur la rue et l'heure précises.
"J'aimerais bien savoir au plus vite car je me suis engagé sur des dates de séminaires", nous confie celui qui est aussi devenu conférencier professionnel. Il intervient sur les thèmes de la résilience, de la motivation, du sens et du dépassement de soi.
Choisi parmi 100 000 candidats
Même s'il ne connaît pas les raisons qui ont conduit le jury à le sélectionner, il pense que cet engagement, de même que celui qu'il porte auprès d'associations environnementales, a sans doute joué en sa faveur.
Pour être choisi parmi les 100 000 candidatures et nominations recueillies par le Club Paris 2024 et lors des campagnes des Parrains (c'est-à-dire des sponsors) du Relais, il fallait soit être désigné directement, soit être nominé par un pair, soit candidater, soit être tiré au sort, soit être sélectionné par un jury. Paul Fontaine est donc l'un des 11 000 heureux élus.