Aveyron : Bosch revoit ses engagements à la baisse, l'avenir de l'usine d'Onet-le-Château est incertain

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée en charge de l’Industrie, organisait ce mardi 13 juillet une réunion sur l'avenir de l'usine Bosch de Rodez dans l'Aveyron. La tension était présente entre la direction du groupe qui s'engage jusqu'en 2025 mais pas au-delà et les organisations syndicales.

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La ministre déléguée en charge de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher a réuni à Bercy ce mardi après-midi et en visioconférence les représentants des salariés, la direction de l'usine Bosch d'Onet-le-Château et l'ensemble des élus du territoire.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, Arnaud Viala président du département, les deux députés Anne Blanc et Stéphane Mazars, mais aussi Christian Teyssèdre, maire de Rodez (depuis 2008) et Jean-Philippe Keroslian, maire de Onet-le-Château s'unissent aux organisations syndicales (sans la CGT) pour l'avenir de l’usine Bosch. C'est le premier employeur du bassin d’emploi de Rodez et de l’Aveyron. Pourtant, le site est passé en vingt ans de 2.400 salariés à 1.245 personnes aujourd’hui.

"Je ne peux pas vous en dire plus, on n’a pas été invité à participer à cette réunion au ministère, la CGT n'a pas été invitée", témoigne Stéphane Puech délégué syndical CGT.

Stéphane Puech travaille depuis 22 ans à l’usine Bosch de Rodez. Il est sur les machines outils qui fabriquent les buses d’injection qui se montent sur l’injecteur des moteurs de voiture.

La réunion était en visioconférence, on l'a refusé car la ministre s’était engagée à revenir lorsqu’elle est venue au mois de mars. Et en plus, cette semaine, l’usine est au trois quart fermé. On ne travaille pas, on est à la maison donc on ne peut pas se connecter en visioconférence.

Stéphane Puech, délégué syndical CGT Bosch Rodez

Bosch s'engage jusqu'en 2025 mais pas 2027

"Le sujet a porté essentiellement sur l’engagement du groupe a ne pas procédé à des licenciements contraints jusqu’a fin 2027", précise Pascal Raffanel, délégué syndical CFE CGC Bosch.

Mais malheureusement, "on est resté sur un point de blocage que je trouve assez dur, on a eu le soutien de l’ensemble des élus de la région, du département et la ministre qui avait compris la même chose que nous. C’est à dire que le groupe s’engageait à négocier un accord sans avoir de licenciement contraints avant 2027 et Mr Carrie (directeur de Bosch France Benelux), pour lui, ce n’est pas ce qui avait été convenu, l’engagement ne tient que jusqu’a fin 2025".

Donc, on est vraiment resté sur des positions malheureusement très fermes des deux côtés. Ça n’a pas évolué, on ne s’attendait pas à une annonce en particulier mais on attendait plus d’ouverture et là, on a l’impression que la porte est fermé à double tour. C'est très compliqué d'avoir des négociations sereines.

Pascal Raffanel, délégué syndical CFE CGC Bosch Rodez

700 à 750 emplois supprimés d'ici à 2025 ?

La réunion a porté sur trois sujets :

  • le premier est l’avenir industriel du site, le projet industriel
  • le deuxième, l’aspect social et l’évolution des emplois sur le site
  • le troisième, les mesures de revitalisation du territoire mises en place par l’ensemble des partis prenantes.

C'est évidement sur le deuxième point, l'aspect social et l'évolution des emplois sur le site où ça bloque. Pour rappel, l’objectif du groupe Bosch est d’arriver à peu près à 500 emplois à horizon 2025. De nombreuses interrogations persistent et le constat général est que le compte n’y est pas.

Cette date de garantie d’absence de départs contraints est à ce stade plutôt pour fin 2025 au lieu de fin 2027 et c'est le point d’achoppement des discussions à l’heure actuelle. La ministre Agnès Pannier-Runacher a donc demandé que des compléments d'information et des modifications puissent être apportés par Bosch sur ce point-là dans les mois à venir.

Les dirigeants de Bosch ne veulent pas s’engager sur l’absence des départs contraints d’ici 2027 alors que c’était l’engagement qu’ils avaient tenu depuis le début devant les organisations syndicales.

Stéphane Mazars, député LREM Aveyron

"On a le sentiment qu’entre le début des discussions et la discussion d’aujourd’hui, ce point a évolué et dans un sens plutôt défavorable pour les salariés", précise Stéphane Mazars.

En mars 2021, la direction de Bosch avait annoncé la suppression de 750 postes, réduisant de moitié le nombre d'emplois à Rodez d'ici 2027.

En novembre 2020, la direction allemande du groupe Bosch envisageait pour la première fois une fermeture définitive à l'horizon 2025.

La ministre déléguée chargée de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher était venue à Rodez au mois de mars et s’était engagée, auprès des élus comme des syndicats, à suivre personnellement le dossier de la restructuration de l’usine.

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