Selon les éleveurs de l'Aubrac et du Lévézou, les attaques de vautours sur des animaux vivants seraient de plus en plus nombreuses dans le département de l'Aveyron. Les Jeunes Agriculteurs demandent une intervention de l'Etat pour réguler la population et indemniser les propriétaires.
Jeudi 13 mai dernier, quand Claire Vieilledent est arrivée dans son champ, la jument était mourante.
On ne voyait plus la jument, il y avait des vautours à hauteur d'homme.
Elle a pu les effaroucher à l'aide d'un matériel agricole. Mais cette éleveuse du sud Aveyron l'assure : l'animal était en pleine forme lorsqu'il a été attaqué par les rapaces.
"Une autopsie a été menée, mandatée par la DDT (Direction départementale des territoires) et qui a avéré que ma jument est décédée suite aux ruptures des artères utérines. Qu'elle a été saignée en fait (...) et que au moment où elle est morte c'était bien les vautours qui l'avaient consommée".
Quatre animaux ont été tués en une semaine
L'attaque de la jument s'est produite ce jeudi 13 mai sous les yeux de ses propriétaires qui n'ont rien pu faire (...) Pour les éleveurs de l'Aubrac et du Lévézou, c'est l'attaque de trop.Ainsi débute le communiqué de presse des Jeunes Agriculteurs qui manifestaient lundi 17 mai leur désarroi dans une action syndicale devant la DDT de l'Aveyron.
Depuis une semaine ils ont recensé quatre attaques d'animaux vivants par des vautours. Une brebis, deux veaux et une jument ont été tués.
Pour Romain Déléris, président des Jeunes agriculteurs de l'Aveyron, il faut arrêter de remettre en cause les éleveurs, ils ont vu de leurs propres yeux leur jument se faire attaquer. Dans le cas de cette jument, le rapport d'autopsie révèle qu'elle avait encore de l'herbe dans la bouche, donc elle était en train de paître. Le vautour a toute sa place si la ressource alimentaire est équilibrée, mais les vautours meurent de faim et à cause de ça ils ont des comportemetns déviants en s'attaquant aux animaux vivants.
Mise en place d'une médiation
Les syndicats agricoles demandent des solutions concrètes, notamment un soutien financier de l'Etat en cas d'attaque, et la régulation de la population de vautours sur le territoire.
Bruno Veillet est responsable LPO Grand Causses. Pour la ligue de protection des oiseaux, ce rapace n'est pas un prédateur et les attaques sur des animaux vivants sont rarissimes. Mais pour suivre attentivement les comportements de ces rapaces, la ligue de protection des oiseaux vient de mettre en place une médiation. Le but : informer les éleveurs, et recueillir leurs témoignages sur les circonstances précises des attaques de vautours.