Alors que la fonderie de Viviez en liquidation fermera ses portes le 19 novembre si aucun candidat ne se présente, l'ancien PDG Patrick Bellity maintient sa proposition de reprise et la présidente de la région Occitanie Carole Delga demande la prolongation du délai de dépôt des offres.
Alors que la date butoir pour une reprise approche [elle est fixée au 19 novembre], la présidente de la Région Occitanie Carole Delga a demandé ce mercredi que le tribunal de commerce prolonge le délai de dépôt des offres pour sauvegarder la SAM.
Les salariés ont prévu de se rassembler de nouveau ce jeudi à 17h15 devant leur usine située à Viviez dans l'Aveyron. Usine placée en liquidation judiciaire et qui n'a toujours pas officiellement de repreneur. Pourtant Patrick Bellity, son ancien PDG, dit maintenir sa proposition.
"Une usine qui me tenait tant à coeur"
Son projet avait été écarté cet été par le tribunal de commerce de Toulouse, faute d'assise financière suffisante. Dans un communiqué, l'ancien dirigeant qui a été aux manettes de 1998 à 2016, déclare pour, dit-il, rétablir sa vérité : "j'ai été sollicité en décembre 2019 pour proposer une solution de reprise pérenne pour la SAM, mais à l'époque les esprits n'étaient pas prêts à un retour de mon équipe".
"En effet, j'ai dû quitter à regret la direction de la SAM en juin 2016 après une très forte divergence de vision stratégique avec différents interlocuteurs dont l'actionnaire de l'époque, précise Patrick Bellity. Je me suis effacé après plus de 18 ans à sa tête en espérant qu'une situation apaisée permettrait de donner de nouvelles perspectives à cette usine qui me tenait tant à coeur".
Sauver le maximum de salariés
L'ancien PDG revient sur le passé prestigieux de la fonderie avant d'expliquer que début 2021, il a proposé un projet "pour faire revivre cette fonderie, lui redonner ses lettres de noblesse dans un cadre industriel renouvelé avec la volonté et l'énergie d'une équipe de professionnels, sauver le maximum de salariés en conservant les ressources nécessaires à un redéploiement de l'activité vers d'autres clients et d'autres secteurs en France comme à l'exportation".
Patrick Bellity qui se dit très attaché à l'entreprise mentionne : "depuis 5 années déjà, j'ai repris la SIFA à Orléans et les forces conjointes de SAM et de SIFA auraient constitué un dispositif industriel complémentaire et très technique. Ce projet n'a malheureusement pas été financé par les acteurs qui avaient pris des engagements lors des audits préliminaires. Il a été préféré un fondeur espagnol au projet très différent qui n'a pas donné suite à ce jour".
Le soutien de la Région
"Aussi, ai-je exprimé à l'Etat, la Région et Renault qui sont les partenaires obligés que j'étais de nouveau disponible afin d'étudier rapidement avec leurs concours la solution la plus adaptée au sauvetage de la SAM. Au moment où les consciences se sont enfin réveillées pour que la France se réindustrialise et reconquière sa souveraineté, le maintien de la SAM sur son territoire et son développement, constituent la meilleure réponse à ces deux piliers érigés en objectifs par le chef de l'état pour France 2030. Le temps n'est plus aux hésitations mais à l'action".
Patrick Bellity dit être soutenu par Carole Delga, la présidente de la région Occitanie qui demande un délai supplémentaire pour les potentiels repreneurs. Son objectif : qu'ils puissent le cas échéant finaliser leur proposition en lien avec l'Etat et les collectivités territoriales. Elle requiert "le report du dépôt des offres, attendues dans moins de 15 jours, ainsi que celui de la cessation d'activité prévue au 10 décembre".
"Actionner tous les leviers"
Carole Delga s'engage à actionner "tous les leviers régionaux, qu'il s'agisse de nos aides à la reprise, mais également celles consacrées à la recherche et développement ou encore à la participation au capital pour soutenir l'offre du repreneur, quel qu'il soit".
La présidente de l'Occitanie annonce que la Région tiendra la semaine prochaine une réunion de travail avec Patrick Bellity. "Ce travail mérite le report de la décision du tribunal de commerce de quelques semaines" à ses yeux.