Les sages-femmes de la clinique Rive-Gauche de Toulouse ont fait le choix de reprendre le travail après une grève inédite de cinq jours. Elles reprennent le travail ce jeudi à 7h30. Celles de la clinique Croix du Sud poursuivent le mouvement.
En grève depuis le matin du samedi 30 octobre, les sages-femmes de la clinique Rive-Gauche à Toulouse, la première clinique privée de la métropole, ont repris le travail ce jeudi matin à 7h30. Celles de la maternité de la Croix du Sud à Quint-Fonsegrives, qui s'étaient ralliées au mouvement ce mercredi poursuivent leur action. La maternité reste fermée.
Les sages-femmes de la clinique Rive-Gauche ont rencontré à trois reprises la direction de l'établissement. Elles ont fait le choix de reprendre le travail. "On n'a rien obtenu mais on reprend le travail. On n'est pas des criminelles, on ne veut pas mettre en danger les femmes et les enfants", explique l'une d'elles, Nathalie Vanhoy.
Grèves coup de poing
Pour autant, elles continuent à revendiquer une reconnaissance de leur métier, une revalorisation salariale et des effectifs suffisants pour travailler dans de meilleures conditions. Après cinq ans d'études, les sages-femmes gagnent 1.800 euros en début de carrière. Dans le privé, elles sont payées en moyenne 25% de moins que celles du public.
Jusqu'ici soutenues par leur direction, celles qui exercent à la clinique Rive-Gauche ne souhaitent pas perdre son appui. Elles estiment avoir allumer un flambeau et n'excluent pas de réitérer : "notre seul poids, c'était cette grève forte". Ailleurs en France, d'autres grèves coup de poing débutent.
"Si ça ne bouge pas..."
Les sages-femmes de Rive-Gauche disent rester vigilantes par rapport à la suite donnée à leurs revendications. "Il faut que ça se transforme en acte et si ça ne bouge pas, on reprendra le combat", assure Nathalie Vanhoy.
La réouverture de la maternité est sans aucun doute un soulagement pour les mamans et futures mamans qui sont près de 4.000 à accoucher chaque année dans cette clinique privée. Une pression certaine pour les sages-femmes en grève qui "ne veulent pas mettre en danger les femmes qui vont accoucher". Pression relayée par l'ARS, l'Agence régionale de santé, qui avait annoncé en début de semaine avoir saisi le procureur de la République pour obtenir que les réquisitions de personnel soient effectives.
A la clinique de la Croix du Sud, à Quint-Fonsegrives tout près de Toulouse, le mouvement en revanche se poursuit. Les sages-femmes qui ont démarré à leur tour une grève ce mercredi matin restent mobilisées. Elles rencontrent la direction ce matin à 11h et l'ARS dans l'après-midi.
"On assure trois à quatre accouchements en même temps. Comment pouvons-nous assurer la sécurité des femmes et des enfants dans ces conditons en répondant en plus aux appels téléphoniques ? On est un vrai service d'urgence, sans les moyens qui vont avec", explique Céline Morais, sage-femme à la Clinique Croix du Sud.
Cette maternité assure 1.800 accouchements par an. Les sages-femmes du secteur privé à but lucratif sont 2.200 en France, elles assurent le quart des accouchements qui ont lieu dans l'hexagone chaque année.