Aveyron : les Faucheurs volontaires ont dû se défendre d'être des délinquants durant leur procès à Rodez

Le procès de 28 Faucheurs volontaires accusés d'être entrés illégalement le 10 novembre 2021 dans un entrepôt RAGT à Calmont s'est déroulé ce mercredi 7 juin. Ils ont reconnu avoir éventré des sacs de semences mais défendent un combat idéologique contre les OGM et pour les paysans.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le procès de 28 Faucheurs volontaires s'est tenu ce mercredi 7 juin. Ils étaient accusés de s’être introduit, le 10 novembre 2021, dans les locaux de la RAGT, une usine de production de semences, à Calmont et d’avoir éventré des sacs de semences.

Les Faucheurs volontaires devaient répondre devant le tribunal judiciaire de Rodez de dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion le 10 novembre 2021 et pour vol aggravé.

Tous alignés sur la même ligne de défense, les prévenus ont assumé leur action : oui ils ont éventré des sacs OGM, ont-il dit. Mais non, ils n'ont rien volé.

On n'est pas du tout des délinquants

Didier Cruchaudet, l'un des prévenus

"Même si on se retrouve à plusieurs, en bande comme vous le disiez, le mot est faux, mais bon... En nombre pour faire une action, ce n'est pas du tout une organisation mondiale qui viendrait détruire la planète ou qui viendrait chercher à détruire les biens des personnes" explique Didier Cruchaudet.

A la barre, les prévenus qui ont défilé étaient tous sur la même ligne de défense : ils reconnaissent avoir participé à l'action, avoir éventré les sacs et répandu des semences pesticides mais nient en avoir volé. "Pourquoi déroberait-on des semences OGM que l'on combat ?" s'est exclamé un des faucheurs. Ils se sont dit en colère et exaspéré par les méfaits des multinationales.

Leur avocat, Me Nicolas Gallon a argumenté sur le fait que leur présence était motivée par la nécessité de dénoncer des pratiques illégales. "Il s'est avéré, chose envisagée, que des semences illégales étaient stockées. Alors ils se sont contentés de déverser des sacs de semences pour illustrer la présence de ces semences sans autre dégradation et sans commettre aucun vol".

"Des arguments erronés"

Sur le banc de la partie civile, les responsables de la RAGT voulaient la reconnaissance de l'illégalité de cette action, la 30e du genre en 20 ans. "C'est un site industriel, la barrière de l'entrée du site était ouverte, explique Olivier Lucas, directeur de la valorisation chez RAGT. Ensuite il faut constater, ça n'a pas été rappelé, que les gens sont passés par une fenêtre pour entrer".

L'avocate de la société, Anne-Sophie Monestier, a tenu à nier que RAGT puisse être dans l'illégalité. "Que la justice soit faite, qu'elle condamne ces actes pour la simple et bonne raison que RAGT est très respectueuse des règles, qu'elle ne commet pas d'infractions. Aujourd'hui les arguments qui sont mis en exergue par les Faucheurs sont erronés".

Journaliste relaxé

Le journaliste Grégory Souchay a été relaxé. Il avait été traité comme l'un des manifestants. Même si le procureur a demandé la relaxe, il a précisé que le journaliste n’était pas identifiable car il ne portait pas de brassard et qu’il s’était introduit illégalement sur un site privé sans autorisation.

L’avocat du journaliste a balayé ces arguments disant que le brassard n’était pas obligatoire, qu’il n’y avait pas d’effraction et qu’il était passé par la porte. Grégory Souchay a suivi le procès en tant que reporter.

Le procureur a estimé qu'il y avait infraction puisque les Faucheurs sont entrés sur le site dans l'illégalité et ont causé un préjudice à l'entreprise qui a dû, dit-elle, procéder au tri des semences piétinées et mélangées. Les prévenus encourent jusqu'à sept ans de prison. Le délibéré sera rendu le 28 juin à 9 heures.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité