Journaliste indépendant, Grégoire Souchay était poursuivi par la justice depuis novembre 2021 pour avoir accompagné des activistes sur la propriété privée, de la RAGT, alors qu’il réalisait un article pour le journal Reporterre sur l'action de militants anti-OGM. Mercredi 7 juin, le tribunal correctionnel de Rodez (Aveyron) a décidé de le relaxer.
L’affaire n’ira pas plus loin pour le journaliste indépendant Grégoire Souchay. Le tribunal de Rodez (Aveyron) a décidé de relaxer le professionnel de la presse plus d’un an et demi après le lancement des poursuites judiciaires. Une décision attendue par le journaliste, ainsi que le rédacteur en chef du journal Reporterre, Hervé Kempf, pour lequel il travaillait le jour des faits reprochés.
"Après un et demi de procédure pénible et longue, on arrive au bout de cette histoire invraisemblable, a réagi le journaliste. Je suis relaxé d’avoir fait mon travail de journaliste sur place, le jour d’une action des faucheurs volontaires dans l’Aveyron et de l’avoir couvert pour Reporterre."
Le travail d'un journaliste
Il est avant tout question d’un journaliste poursuivi alors qu’il exerçait sa profession. Ce mercredi 10 novembre 2021, Grégoire Souchay suit la manifestation des activistes pour le climat du Collectif des faucheurs, ayant fait irruption dans les locaux de l'entreprise RAGT, à Calmont dans l’Aveyron.
Lors de cette action les activistes ont pénétré dans des hangars de l’entreprise et détruit des sacs d’engrais. Grégoire Souchay les suit à l’intérieur, prend des photos, interviewe les activistes, accompagné de quatre autres journalistes. Joint par France 3 Occitanie le 30 novembre, il précisera : « J’ai fait mon travail de journaliste. »
Affaire disjointe
Mais Grégoire Souchay, ainsi que 28 activistes, est alors poursuivi par le parquet de Rodez, représenté par Olivier Naboulet. Ce mercredi, l’affaire a été présentée au tribunal. À la demande de Maître Alexandre Faro, avocat du journaliste indépendant, le cas de Grégoire Souchay a été disjoint du procès des activistes et traité en priorité.
Le procureur demande la relaxe du journaliste, tout en soulignant : « Le journaliste n’est ni un joker, ni une cible et n’a pas été poursuivi pour faire pression d’une manière ou d’une autre sur la presse ». Il défend tout de même les poursuites en exprimant que le journaliste n’était pas identifiable car il ne portait pas de brassard et s’est introduit illégalement sur un site privé sans autorisation.
Des arguments, étonnants, balayés par l’avocat de Grégoire Souchay, le brassard n’étant pas obligatoire et le journaliste étant passé par la porte d’entrée, sans effraction.
Après délibération, le tribunal relaxe Grégoire Souchay. Le journaliste est resté toutefois dans la salle d’audience, sur le banc de la presse, afin de suivre le procès des activistes du Collectif des faucheurs, poursuivis pour cette même journée du 10 novembre 2021.
(Avec Nathalie Rougeau et Luc Tazelmati)