C'est normalement un grand rassemblement populaire et festif. Mais cette année, la fête de la transhumance sur l'Aubrac a été annulée, à cause de l'épidémie de coronavirus. Quelques éleveurs ont quand même choisi de pavoiser et d'accompagner leurs bêtes à pied ce dimanche. Dans une ambiance inédite.
"Les hommes sont confinés mais les troupeaux doivent toujours transhumer ! " dit en souriant Serge Niel. Cet éleveur est aussi président de l'association "Traditions en Aubrac" et ce dimanche, il a décidé que la tradition l'emporterait coûte que coûte. La fête de la transhumance a été annulée cette année à cause de l'épidémie de coronavirus et certains éleveurs ont choisi de monter leurs bêtes en camion jusqu'en estive. Mais pas lui. Avec quelques collègues, quelques amis et la famille, il a pris la route entre Salgues et Aubrac. Trois heures de marche pour accompagner son troupeau à 1 400 mètres d'altitude, dans une ambiance très particulière cette année...
Des milliers de spectateurs en temps normal
Habituellement, la foule se presse, chaque année sur le bord de la route, pour saluer les éleveurs et leurs troupeaux. Des milliers de personnes sont normalement au rendez-vous de la fête de la transhumance en Aveyron. Cette année, toutes les festivités ont été annulées. la route n'a pas été coupée à la circulation et les vaches marchent parfois au milieu des voitures. Quelques touristes ont quand même fait le déplacement. "Il faut braver la situation dans laquelle ont est" explique cette dame qui photographie le troupeau, "c'est magnifique. On est là malgré le corona, c'est pas lui qui va nous empêcher de transhumer".Une tradition ancestrale
"Depuis que les moines de l'Aubrac ont défriché ce plateau qui était un plateau boisé, il y a toujours eu des transhumances" explique Serge Niel. "On est à 1 400 mètres d'altitude, l'activité agricole, l'hiver, étant totalement absente, les troupeaux redescendent dans la vallée et c'est seulement pendant la période de végétation que le troupeau vient y passer les 5 mois d'été".Après trois heures de marche, le toit de l'Aubrac se dévoile enfin. Entre Aveyron, Cantal et Lozère, c'est là que les vaches et les veaux de Serge Niel vont passer les prochains mois, seuls. "Les animaux vont trouver la tranquillité, la liberté, les bons herbages" dit-il. "C'est la nature qui prend en charge le troupeau".Voir ici le reportage de Matthias Julliand et Clément Alet :La transhumance et la date du 25 mai, c'est toujours un moment particulier parce que c'est vraiment un changement de saison, un changement de travail pour nous. Pour les bêtes, on sait qu'elles vont trouver le bon air et la bonne herbe à l'estive.