A plus de 86%, les salariés de la Bosch du site d'Onet-le-Château ont approuvé le projet industriel de la direction qui pose les jalons de son avenir jusqu'en 2028. "Un accord vide" selon la CGT du site aveyronnais. Mais comme ils s'y étaient engagés, les syndicats signeront l'accord de la direction.
Le 2 décembre 2021, les salariés de la Bosch à Rodez (Aveyron) devaient se prononcer sur le projet de la direction fléché jusqu'en 2028. A une très large majorité, ils ont voté oui. Demain, jeudi 9 décembre, la CGT majoritaire sur le site signera à contrecœur cet accord.
86% des salariés favorables
Le 5 mars 2021, les dirigeants de la Bosch Rodez annoncent la suppression de plus de 750 postes, soit plus de la moitié de l'effectif de l'usine d'ici 2028. Une douche froide pour les salariés. Plusieurs syndicats demandent la consultation des salariés. Neuf mois plus tard, elle a été organisée.
Sur les 1 150 salariés du site, 872 ont participé : 86,7% y sont favorables, 12% contre et 1,2% ont émis un vote nul. Pour Vanessa Negre, co-secrétaire CGT Bosch Rodez, ce résultat n'est pas une surprise. "Le score ne nous surprend pas. On s’attendait à un grand oui car il y a 500 pré-retraités qui veulent partir et deux syndicats (pas la CGT) avaient appelé à voter. L'accord a traîné pendant de longs mois et pour beaucoup, il était temps d'en finir."
Comme elle s'y était engagée, la CGT suivra l'avis des salariés et signera cet accord demain jeudi 9 décembre lors du CSE central. Avec beaucoup d'amertume. "Ça sent pas bon pour Rodez. L'accord est vide, la direction ne s'engage en rien. 513 emplois seraient maintenus de 2025 à 2028. Mais rien ne peut empêcher la direction de réduire encore les effectifs. Les projets sont flous", selon Vanessa Negre.
32 réunions, selon la CGT, ont eu lieu depuis le 5 mars entre direction et syndicats sans changer la donne.
Des efforts pour éviter les licenciements secs
Réaliser 7,5 millions d'euros d’économie pour préserver l’emploi, tel était le deal proposé par la direction. Il ne devait pas y avoir de licenciements secs à Rodez avant 2028 (2025 si l'accord n'était pas signé). En septembre dernier, les employés ont été consultés et ont accepté ce deal pour 56% d'entre eux. Un résultat qui avait déjà désemparé les syndicats à l'époque.
Un fonds de réserve devrait être créé pour éviter les départs contraints, alimenté par les économies faites sur les salaires gelés. L'arrêt de la ligne d'injecteurs est prévu pour 2023, celui des buses en 2024. Pour pérenniser le site au-delà de 2028, la direction avance un projet lié aux piles à hydrogène pour alimenter les camions frigorifiques et un autre activité autour des composants mécaniques.
CSE central le jeudi 9 décembre 2021
Jeudi matin, un CSE central aura lieu entre syndicats et direction. Jointe par téléphone, elle s'est contentée d'une déclaration laconique : "nous prenons acte du vote des salariés".
L'accord sera proposé aux organisations syndicales représentatives. La CGT pour sa part le signera.