Les salariés de la SAM ont mis au feu ce mardi 7 décembre leurs lettres de reclassement pour manifester leur colère. Ils dénoncent une procédure indifférenciée et bâclée et le fait qu'ils n'ont pas touché la totalité de leur salaire de novembre.
Les salariés de la SAM poursuivent leurs actions. Collectivement, ils ont brûlé ce mardi 7 décembre, sur le site de l'entreprise, les lettres de reclassement reçues à leur domicile. Ils estiment qu'elles sont le symbole de l'abandon dont ils sont victimes.
"On a appelé ça le feu de la colère puisqu'on considère que même ça, c'est de la provocation, explique Ghislaine Gistau, secrétaire du syndicat CGT de la SAM. Les profils des personnes ne sont pas pris en considération. Que vous soyez opérateur ou ingénieur, vous avez les mêmes propositions et en plus, ce n'est pas à Viviez".
Retravailler dans le bassin
"Nous, ce que l'on souhaite, c'est pouvoir continuer à travailler dans le bassin de Decazeville, poursuit-elle. Là, on a Rhône-Alpes, Toulouse, l'Ariège et parfois même, ce n'est pas pour un CDI mais pour un CDD de deux mois".
Ce lundi 6 décembre, un comité social et économique (CSE) de la fonderie SAM a eu lieu.
Il fait suite au placement en liquidation sèche prononcé par le tribunal de commerce de Toulouse le 26 novembre dernier. L’accueil des mandataires judiciaires s'est déroulé dans le silence et les salariés disent leur avoir réservé une haie du déshonneur.
Le sentiment d'être lâché
Les salariés ont appris que "ni Renault, ni l'Etat n'ont abondé le financement du PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), contrairement à ce qu'ils communiquent régulièrement sur les plateaux de télé ou sur les radios, affirme Ghislaine Gistau, notamment Bruno Le Maire qui a dit qu'il exigerait de la part de Renault des accompagnements exemplaires".
Les émotions oscillent entre colère et frustration, sans parler d'un sentiment d'injustice lié au fait d'être lâchés malgré les promesses réitérées. D'autant que les salariés n'ont pas touché l'intégralité de leur salaire du mois de novembre. "Les mandataires n'ont pas perçu le montant du chômage partiel qu'on a eu en novembre, explique Sébastien Lallier, délégué CGT. Ils attendent de l'Etat qu'il paie ce dédommagement et, au lieu de faire l'avance, c'est à nous qu'ils demandent de la faire ! Il nous manque 25 à 30% de notre salaire".
Usine occupée jusqu'à nouvel ordre
Les employés de la SAM maintiennent l'occupation de l'usine. "La Région travaille à la réindustrialisation du territoire, des discussions sont en cours pour un redémarrage de l'usine, note Ghislaine Gistau. C'est pourquoi l'outil de travail reste sous notre protection. Si on peut retrouver un emploi, on considère qu'il doit être en état de fonctionner".
Les salariés ont prévu d'autres actions, notamment un rassemblement populaire jeudi 9 décembre à 17h15 devant la SAM. Le chanteur Walli a prévu de venir les soutenir ce mercredi à 16 heures. Il donnera pour eux un concert solidaire qui n'est pas ouvert au public.