Au fond de la grotte de Foissac (Aveyron), plusieurs squelettes sont toujours conservés. Une équipe de chercheurs du CNRS réalise des relevés pour en savoir plus sur leur mode de vie, il y a plus de 5 000 ans.
Plongez dans les tréfonds d'une grotte où vivaient des populations néolithiques, il y a 5000 ans. Une équipe de journalistes de France 3 Occitanie, a pu suivre des chercheurs, partis à la recherche des secrets de cette cavité située à Foissac (Aveyron), sur un plateau calcaire dominant la vallée du Lot. Ces scientifiques, étudient précisément les pratiques funéraires de la période néolithique jusqu'à l'âge de bronze.
"Il y a quatre sépultures réparties dans la grotte, avec des ossements à différents endroits, on estime qu'il y a ici environ une quarantaine d'individus", explique Vincent Ard, chargé de recherches au CNRS de Toulouse.
Des traces de pas ont aussi été observées, celles des populations, mais aussi d'animaux sauvages comme des lions ou des ours, témoins directs d'une occupation du lieu durant plusieurs siècles. C'est le cas aussi de poteries retrouvées intactes, comme si la grotte était bloquée dans le temps.
Le scientifique précise : "avec ces différents éléments, on a pu établir qu'il devait y avoir un village à proximité, l'objectif, c'est maintenant de comprendre quels étaient les liens entre les individus enterrés ici. Faisaient ils partis d'une même famille ?"
Des prélèvement d'ADN réalisés
Pour répondre à ces questions laissées en suspens, des études ADN vont être menées sur les ossements humains, au préalable, les sépultures ont été numérisées en 3D. Ces éléments permettront de compléter les premières études réalisées dans cette grotte dans les années 80, peu de temps après sa découverte contemporaine.
La grotte réserve encore bien des mystères, son caractère exceptionnel n'a pas fini de fasciner la science : "à ma connaissance, c'est le seul cas en France, où l'on peut voir ces sépultures néolithiques à l'endroit où elles ont été déposées", ajoute Vincent Ard. Les scientifiques espèrent pouvoir récolter un maximum d’informations. Lors des crues, l’eau de la grotte a pu lessiver une partie du squelette, certaines interrogations pourraient rester sans réponse.
Un lieu unique à préserver
Pour ne pas endommager les sépultures, les chercheurs ont utilisé des perches de 6 mètres depuis des passerelles pour réaliser cette numérisation 3D. "On avait des appareils photo compacts, greffés au bout, ce qui nous a permis de réaliser un balayage au-dessus des zones d'intérêt de la grotte", explique Hélène Vitté, chargée de la numérisation.
Un rendu au millimètre près, afin de mener des comparaisons avec des archives anciennes, pour pouvoir déterminer les os qui seront utilisés pour les prélèvements ADN. "Cela va permettre également de préserver ce lieu, car c'est une archive archéologique que nous réalisons, une cartographie de cette grotte", conclue l'experte.
(Avec Nathalie Rougeau et Luc Tazelmati)