C'est un outil de plus pour casser la chaîne de contamination du Covid-19. Depuis trois semaines, des infirmières libérales viennent renforcer les cellules de "contact tracing" mises en place par les CPAM pour identifier les cas contacts des personnes positives à la maladie. Exemple en Aveyron.
Sa voiture à peine garée, elle enfile sa combinaison, son masque FFP2, couvre ses cheveux et prend le strict minimum avant de frapper à la porte de la maison de son patient... Carole Lamotte est infirmière libérale et depuis trois semaines, elle a intégré le dispositif de renfort de la cellule de "contact tracing" de la CPAM de l'Aveyron. Chaque jour, ou presque, elle se rend au domicile de patients fraîchement diagnostiqués positifs au Covid-19.
"L'assurance maladie nous envoie un SMS si le patient est d'accord pour nous recevoir chez lui. Nous avons 24 heures pour effectuer cette visite à partir du moment où on valide la demande" explique-t-elle.
On intervient dès le premier jour de positivité du patient Covid. Cela permet de rappeler les gestes barrières, de renforcer l'isolement à domicile, de vérifier si le patient et son entourage ont bien compris l'importance de l'isolement. On teste les personnes de l'entourage, celles qui vivent dans le même foyer. Et si besoin, on signale des situations de vulnérabilité à la cellule territoriale d'appui à l'isolement.
Pour les infirmières, il s'agit aussi de rassurer. "En général, les patients ont plein de questions. C'est un facteur angoissant d'avoir ce virus. On a vraiment un rôle de prévention, d'éducation."
Sébastien, qui reçoit sa visite ce jour-là, est bien de cet avis. Testé positif au Covid-19, il est isolé dans une chambre de sa maison. Et s'inquiète beaucoup pour ses proches.
C'est rassurant d'avoir un accompagnement. Si j'ai des questions, elle y répond. C'est bien d'avoir une visite journalière comme ça dans une période comme ça. On est un peu isolé, ce n'est pas facile, c'est angoissant.
Une cellule qui fonctionne 7 jours sur 7
"Les infirmières viennent renforcer le discours que nous donnons aux patients", renchérit Chantal Hurtes, référente départementale de la cellule "contact tracing" de la CPAM de l'Aveyron. "Lorsque le patient nous appelle, il est un petit peu sous pression. On donne beaucoup de conseils, beaucoup d'éléments et l'infirmière, quand elle revoit le patient peut répondre à toutes ses questions, le rassurer".
Mise en place depuis début mai 2020, cette cellule mobilise 17 personnes chaque jour dans l'Aveyron. Elle fonctionne sept jours sur sept de 8h30 à 18h00. Son objectif ? "Rappeler la personne au plus tard 4 heures après que nous ayons connaissance d'un cas positif" indique Aymeric Seguinot, directeur de la CPAM de l'Aveyron. "L'objectif, c'est d'être réactif" poursuit-il et de tracer le plus vite possible les malades et les personnes qu'ils ont côtoyées pour casser la chaîne de transmission. Et face à une épidémie qui ne faiblit pas, les infirmières libérales pourraient bien être un atout de plus...
Voir ici le reportage de Matthias Julliand et Luc Tazelmati :