Le célèbre peintre Pierre Soulages est décédé à l'âge de 102 ans le 25 octobre à 23h30, à l'hôpital de Nîmes. Cette triste nouvelle laisse sans voix ses proches et amis. Témoignages.
"Je suis effondré". Tels sont les premiers mots qui sortent de la bouche de Benoît Decron, conservateur du musée Pierre Soulages à Rodez, et qui témoignent de la douleur qui affecte ses proches. "Je l'ai appris en début d'après-midi, j'ai beaucoup de tristesse".
Le décès du célèbre peintre est une véritable "perte humaine" pour celui qui a créé le musée avec Pierre Soulages en personne. "Pierre, c'était un petit peu la famille, il va beaucoup nous manquer. C'était une aventure humaine heureuse et chaleureuse. J'ai beaucoup appris avec lui, et le plus beau des hommages, c'est de continuer à faire connaître ses œuvres. "
"Il disait souvent qu'il était né à Rodez, mais surtout né dans la peinture."
Benoît Decron, conservateur du musée Pierre Soulages
"La peinture, c'était toute sa vie. Il a été actif de 1946 à 2022, il peignait encore il y a quelques mois. Il disait souvent qu'il était né à Rodez, mais surtout né dans la peinture", témoigne, très ému, Benoît Decron.
"Un hasard singulier"
Pour Olivier Margot, ancien rédacteur en chef du journal l'Équipe et proche du peintre, l'émotion est tout aussi grande. "J'étais justement au musée de Pierre Soulages avec cinq amis lorsque l'on a appris la nouvelle. C'est un hasard très singulier", confie-t-il, la gorge nouée.
La rencontre entre le journaliste et le peintre est unique, elle aussi. "Au moment de la Coupe du monde de rugby de 2011, il fallait trouver une idée pour l'Équipe Magazine. Quand j'ai pensé aux All Black, j'ai directement pensé à Pierre Soulages, l'homme de l'outrenoir." Ainsi est née une relation particulière entre eux et ils étaient liés par le sport, et plus particulièrement par une discipline.
"C'était un ancien joueur de rugby, il a joué dans l'équipe de Rodez. Il suivait tous les matchs à la télé, et parfois on s'appelait après. Il aimait qu'on en discute et ces réflexions étaient très pointues. Il était d'une très grande fidélité."
Olivier Margot, ancien rédacteur en chef de l'Equipe
Il était un homme "admirable, d'exception", et Colette, sa femme "merveilleuse". Tous d'eux faisaient preuve d'un accueil "incroyable". "C'était un honneur d'aller dans son atelier. C'était très beau de le voir."