En mai 2020, en pleine crise COVID, 28 salariés de la Poste s'étaient mis en grève dans le bassin de Decazeville car les mesures sanitaires n'étaient pas respectées. La Poste leur avait intégralement retiré leur salaire. Elle vient d'être condamnée et doit leur verser leur salaire de l'époque et des indemnités de réparation.
C'est le soulagement pour les anciens salariés de la Poste de Decazeville. Huit d'entre eux ont obtenu gain de cause devant le Conseil des Prud'hommes. La Poste est condamnée à leur verser 250 000 euros de dommages et intérêts. La décision est tombée cet été mais les salariés en sont informés depuis le 9 octobre 2023.
En pleine pandémie, ils avaient pendant 17 jours exercer leur droit de retrait, se souvient, Guilhem Vernes, postier du bassin de Decazeville: "On n'avait rien du tout, aucun masque ni gel hydroalcoolique. Et aucun moyen de se protéger du Covid. Ce qui nous a amené à exercer notre droit de retrait."
"On est content de pouvoir récupérer nos salaires après deux ans et demi. Il a fallu qu'on fasse sans et je sais que cela a été dur pour certaines familles, surtout pour les mères isolées, ou encore pour les jeunes qui n'étaient à la Poste depuis pas très longtemps", complète son collègue, Benoît Raynal.
Retrait des salaires
À l'époque, la direction de la Poste avait demandé à ses salariés de travailler à un quart de l'effectif le samedi et omis de consulter le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
"Les salaires avaient été retirés immédiatement et cela les avaient mis en difficulté, rappelle Laurence Cahors, secrétaire départementale CGT FAPT- La Poste. Aujourd'hui, le fait de récupérer leurs salaires mais aussi des dommages et intérêts confortent les salariés dans leur droit."
D'autres salariés du bassin de Decazeville comparaîtront devant le Conseil des Prud'hommes. Les 9 et 12 février prochains, les 282 anciens employés de la Sam (Société aveyronnaise de métallurgie) seront opposés à leur ancien ancien employeur, Renault.
(Avec Rouzanne Avasinian)