Campagne des élections européennes, couvre-feu, expulsion d'un imam toulousain, sécurité des Jeux olympiques. En visite dans l'Aveyron où il a inauguré un nouveau commissariat de police, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, a répondu à nos questions en direct dans le journal télévisé Ici 19/20, présenté par Amélie Poisson, ce jeudi 25 avril 2024.
En déplacement dans l'Aveyron où il a inauguré un nouveau commissariat de police, à Rodez, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, participe également ce jeudi 25 avril 2024, à un meeting de campagne de la tête de liste renaissance Valérie Hayer. Il a répondu aux questions d'Amélie Poisson en direct dans Ici 19/20.
Amélie Poisson : Emmanuel Macron a prononcé un discours sur l'Europe. Vous-même, vous venez à Olemps soutenir la liste Renaissance pour les élections européennes. Le gouvernement entre en campagne ?
Gérald Darmanin : Le gouvernement, ce sont aussi des citoyens engagés, moi, je m'engage pour mon pays, pour le continent européen, qui a la guerre à quelques kilomètres de sa frontière, qui est aussi en compétitivité économique avec les États-Unis avec la Chine qui doit, je pense, se serrer les coudes, ne pas tomber dans la démagogie, et répondre en européen aux questions qui se posent, notamment les frontières, pour ce qui me concerne, l'immigration, la monnaie unique, notre industrie.
Amélie Poisson : Le couvre-feu pour les mineurs, vous l'avez mis en place en Guadeloupe. Doit-il être généralisé dans toutes les communes de France ?
Gérald Darmanin : D'abord, je voudrais dire qu'il n'est pas normal que des enfants, des adolescents, des mineurs soient dans la rue à minuit, une heure, deux heures du matin. Ils doivent être chez eux, ils doivent dormir, ils doivent aller le lendemain à l'école.
On ne doit pas accepter que cette violence qui touche les plus jeunes doit être encouragée par l'irresponsabilité de certains parents et l'irresponsabilité des pouvoirs publics.
Donc d'abord, lorsqu'il y a ce genre de choses, c'était le cas en Guadeloupe, à Pointe-à-Pitre où je me suis rendu, ça peut être le cas dans d'autres parties du territoire national, je suis favorable au couvre-feu qui touche les mineurs. Les mineurs, ça doit être chez eux, chez leurs parents. Et les maires qui ont la compétence pour prendre des arrêtés, en effet, comme l'État, pour empêcher ces mineurs d'être dehors, notamment les moins de 13 ans, on parle d'enfants de moins de 13 ans, je les soutiens. Je les soutiens et les préfets de la République les soutiendront. Il faut évidemment que le tribunal administratif, s'il est saisi, puisse voir qu'il n'y ait pas d'excès de pouvoir. Mais les maires qui le font sont des gens tout à fait raisonnables. J'ai entendu ce que disait le maire de Béziers. Moi, je veux dire que je soutiens ces initiatives, même si évidemment, ce n'est pas à l'État de se substituer à tous les territoires et à toutes les communes.
Amélie Poisson : La semaine dernière, l'imam Tataï de Toulouse a été expulsé vers l'Algérie. Qu'est-ce qui a motivé son expulsion ?
Gérald Darmanin : Ce monsieur a trahi sa religion et il a tenu des propos extrêmement graves, antisémites, qui prêchent la haine, qui ont été condamnés par la justice. Alors la justice a mis du temps, puisqu'il a fait de nombreux recours. En 2022-2023, il a été définitivement condamné. Et comme c'est quelqu'un qui n'était pas français et qui tenait des propos antisémites, prêcheurs de haine, il est normal qu'il soit, grâce à la loi immigration, expulsé du territoire national. Il l'a été en moins de 24 heures et je m'en félicite.
Amélie Poisson : Il était en France depuis 40 ans. Il arrive dans son pays. Est-ce qu'un retour est possible, envisageable ?
Gérald Darmanin : Ce monsieur n'était pas Français. La France, ce n'est pas un pays, un hôtel où on passe. On ne respecterait pas les règles. Nous respectons la laïcité. L'égalité entre les femmes et les hommes. Le droit des homosexuels. Évidemment, la protection de chacun des citoyens, qu'ils soient musulmans, juifs, chrétiens ou qui n'ont aucune religion. Tous ceux qui ne sont pas français, qui ne respectent pas ces règles simples, quelle que soit la date à laquelle ils sont arrivés sur le territoire national, doivent partir de notre pays. C'est l'objet d'une loi immigration que j'ai proposée. Et grâce à cette loi immigration, nous pouvons expulser désormais ces prêcheurs de haine. Que je ne confonds en aucun cas, moi qui suis petit-fils de musulman, avec l'immense majorité de nos compatriotes musulmans qui respectent les règles d'autres pays, qui sont Français et ont versé leur sang pour le drapeau français. On ne peut pas insulter ce drapeau français. On a le 80ème anniversaire du débarquement de Provence qui sera fêté cette année.
Amélie Poisson : Monsieur le ministre, l'enjeu sécurité cette année, ce sont les Jeux olympiques de Paris et le passage de la flamme olympique en France. Est-ce que notre pays est prêt en termes de sécurité ?
Gérald Darmanin : Oui, il est prêt. J'ai d'ailleurs réuni, hier, trois préfets de votre région, pour pouvoir regarder les relayeurs de la flamme, notamment ici en Aveyron, puisque la flamme ira sur le viaduc de Millau. Demain, je serai à Marseille pour préparer l'arrivée de la flamme, ce sera magnifique.
Amélie Poisson : Justement, plusieurs maires et ministres sont inquiets par rapport à la réquisition des policiers à Paris pour les Jeux olympiques...
Gérald Darmanin : Vous savez, la France organise les Jeux olympiques une fois par siècle. C'est le plus grand événement mondial qu'un pays peut organiser. Il y a des tensions terroristes, des tensions géopolitiques, la guerre en Ukraine. Il est normal que les policiers et les gendarmes sécurisent les Jeux olympiques, les équipes, les supporters, les communes qui vont accueillir la flamme. Et bien sûr, ils vont sécuriser l'intégralité de notre territoire, y compris les villes touristiques. Mais ce ne seront pas des CRS et des gendarmes mobiles qui vont tenir la sécurisation des plages, comme chaque année. Cette année, les CRS et les gendarmes mobiles qui sont formés pour l'ordre public, ils font leur travail à Châteauroux, à Marseille, à Paris pour être là pour les Jeux olympiques. Et les policiers et gendarmes de brigades et de commissariat, on leur a refusé leur congé. Ce qui permet de remercier les policiers et gendarmes qui ne vont pas avoir de congé cet été, qui vont travailler et qui seront là pour sécuriser toutes les villes de France, bien évidemment.