Des associations de défense de l'environnement dont France Nature Environnement portent plainte contre la SNAM groupe et la Sopave suite à l'incendie de l'usine de stockage de batteries qui a pris feu le 17 février dernier. Elle s'appuient notamment sur divers manquements à la sécurité des sites, pointés par les autorités.
Trois semaines après l'incendie d'une usine de stockage de batteries à Viviez dans l'Aveyron, les associations de défense de l'environnement, France nature environnement, France Nature Environnement Occitanie Midi-Pyrénées, et l'ADEBA (Association pour la Défense de l'Environnement du Bassin et ses Alentours) ont déposé deux plaintes, le 7 mars, auprès du procureur de la République de Rodez.
L'une contre la Société nouvelle d'affinage des métaux, la SNAM groupe, l'autre contre la SAS Sopave (Société plastique Aveyron) propriété de la SNAM, au lieu-dit "Le Crouzet", dont les locaux servaient de lieu de stockage des batteries avant leur tri et leur recyclage.
Ces deux plaintes, révélées dans un article paru le 13 mars 2024 dans les colonnes de nos confrères du Canard enchaîné, visent à pointer la méconnaissance de la réglementation applicable au site industriel de la part des deux sociétés et différents manquements aux règles de sécurité.
Elle s'appuie sur divers documents,tous publics, notamment de multiples contrôles effectués par la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), des mises en demeure de la préfecture de l'Aveyron au cours des trois dernières années.
Deux jours après l'incendie, l'inspection des installations classées a réalisé une visite de contrôle. Il ressort que l’incendie a eu lieu dans le bâtiment B2 dans lequel étaient stockées environ 1211 tonnes de piles et d’accumulateurs divers (et non 900 tonnes comme annoncé par l'industriel dans son premier bilan) et 65 tonnes de mélanges métalliques (black mass) dont 13 tonnes de cadmium pur.
"Diverses irrégularités concernant la gestion des risques et le suivi des déchets admis sur le site ressortent de ce rapport", cite Lou Fradkin, juriste de FNE. Par exemple, l'entreprise n'avait pas établi de "consignes" écrites pour la mise en œuvre des moyens d'intervention et d'évacuation du personnel et d'appels des secours extérieurs. Aucun exercice n'avait été réalisé". Le registre des matières stockées dont certaines sont dangereuses n'était pas complet.
L’exploitation d’un tonnage de 420 tonnes de substances dangereuses pour l’environnement aquatique sans autorisation requise, "au lieu de 97 tonnes déclarées", est également pointée par les associations de défense de l'environnement.
Selon nos informations, un collectif d'une cinquantaine de riverains de l'usine incendiée, veut également porter plainte. " Notre objectif n'est pas de faire fermer la SNAM, mais de faire la lumière sur ce qui s'est passée et surtout que cela ne se reproduit pas", précise Katia Langs, à l'initiative de ce "collectif des riverains du Crouzet et des alentours" et membre d'Adeba, l'association qui lutte contre l'implantation d'une usine de traitement de déchets sur le même site.
"Les habitants de Viviez ont baigné dans les fumées pendant plusieurs jours. Certains ont eu des maux de tête. La gorge et les yeux qui ont piqué. À part de rester confiné pendant quelques heures, personne n'est venu frapper à leur porte pour les informer avant 10 jours, ce qui n'était pas le cas de la commune voisine d'Aubin. Aucun plan d'évacuation n'a été mis en place. Certains habitants, notamment les enfants sont partis chez des proches dans d'autres commune sou à Toulouse, inquiets de ce qu'ils respiraient". Par leur démarche, les riverains veulent aussi être informés des risques sur leur santé à long terme.