C'est un hiver record dans le Nord Aveyron : sur le plateau de l'Aubrac, les toits de plusieurs bâtiments agricoles se sont effondrés sous le poids de la neige, qui est tombée en grande quantité en ce début d'hiver. Les dégâts sont très importants chez certains agriculteurs.
Bergeries, étables et hangars : les toits de nombreux bâtiments agricoles n'ont pas résisté, face à l'épaisseur de neige qui a recouvert progressivement l'ensemble du plateau de l'Aubrac, situé à plus de 1 000 mètres d'altitude dans le nord du département de l'Aveyron.
C'est une année record par la quantité de neige qui est tombée en ce début d'hiver. Les chutes les plus importantes se sont produites le 29 puis le 31 décembre derniers : les dégâts sont très importants chez certains agriculteurs.
Montpeyroux durement touché
Les communes de Lacalm, Huparlac, Laguiole, Montpeyroux et leurs alentours comptent de nombreux habitants sinistrés.
A Saint-Rémy la bergerie du maire de Montpeyroux s'est totalement écroulée ; ce village a été lourdement touché avec un total de six bâtiments effondrés. L'un des éleveurs déplore même la perte de plusieurs vaches. Par chance il lui reste assez de place dans d'autres bâtiments de son exploitation pour y abriter le reste de son troupeau.
Dans le même village, André Cazes, éleveur de bovins de la race Aubrac, a vu 600 m2 de toiture de son bâtiment d'élevage s'écrouler sur son troupeau : par chance il ne déplore la perte que d'une seule brebis, aucune vache n'a été touchée.
Un danger pour le vélage
Du coup, il a été contraint de faire sortir ses 50 têtes de bétail par ce froid glacial. Mais la solidarité n'est pas un vain mot en milieu rural : un de ses collègues lui a proposé d'héberger ses bêtes dans ses propres bâtiments, jusqu'à la fin du mois d'avril prochain.
En effet, "c'est très compliqué de laisser le bétail dehors par ce froid, particulièrement parce que les vaches sont en pleine période de vélage : elles ont besoin d'être abritées au chaud" explique un agriculteur du village.
André Cazes projette de raser totalement l'étable dont le toit s'est écroulé, ainsi que le bâtiment attenant qui a été fragilisé par la catastrophe. Il lui faudra ensuite tout reconstruire, une étable pour abriter les vaches et un hangar pour entreposer le fourrage. Deux bâtiments qui doivent être achevés pour le mois d'octobre prochain, quand le temps l'obligera à rentrer ses bêtes.
Autre exemple de cette série de sinistres provoqués par les importantes chutes de neige : un autre bâtiment agricole s'est effondré sur la commune d’Argence en Aubrac, au village de Vitrac. Il s'agit d'une exploitation de broutards de la race limousine.
Le cheptel compte 80 vaches et 40 veaux : tous ont été sauvés, à part un seul veau retrouvé mort sous les décombres. Aujourd'hui le troupeau est en partie cantonné à l'extérieur, son propriétaire espérant trouver une solution rapide.
Indemniser le préjudice
Reste la question de l'indemnisation du préjudice infligé aux bâtiments comme au cheptel : les dégâts causés par la neige sur les toitures sont normalement couverts par les contrats d'assurances "multirisques agricoles". Il faut alors les déclarer dans les 3 ou 5 jours suivant le sinistre, selon les cas.
Quand la zone géographique concernée est importante, le gouvernement peut également décider de déclarer un "état de catastrophe naturelle" : dans ce cas les agriculteurs touchés par ce phénomène météorologique disposent d'un délai de 10 jours à compter de la publication de l'arrêté.