Les anciens dirigeants de l'abattoir d'Arsac en Aveyron, ont été condamnés à des peines de prison et des amendes pour mauvais traitement envers les animaux. Leur procès s'était tenu en septembre dernier suite aux révélations de l'association L214 en 2020.
C'était le procès de la maltraitance animale qui s'est tenu le mercredi 20 septembre devant le tribunal correctionnel de Rodez. Sur le banc des prévenus : 3 anciens dirigeants de l'abattoir d'Arsac géré par le groupe Arcadie, 3 ans après la vidéo choc dévoilée par l'association L214. Ils viennent tous d'être condamnés à de la prison avec sursis et des amendes.
L'économie au-dessus du bien-être animal
Un ex-président du conseil d'administration au courant de rien et 3 anciens cadres de l'abattoir complètement dépassés, les 4 prévenus pour maltraitance animale étaient très mal à l'aise ce mercredi à la barre. Ils ont cherché jusqu'au bout à fuir leurs responsabilités.
Deux d'entre eux ont reconnu du bout des lèvres que "la surcharge de travail et le manque d'effectif ont conduit à des violences dans la chaine d'abattage des ovins". Des faits dénoncés par l'association L214.
376 infractions relevées par la justice
La vidéo publiée en 2020 avait créé un électrochoc. L'association L214 avait à l'époque portée plainte pour maltraitance animale. Placée en liquidation judiciaire après des décennies à la tête de l’abattoir de Rodez, la société Arcadie Sud-Ouest avait quitté les lieux à l’été 2020. La justice a relevé des centaines d'infractions.
"On s'aperçoit que très souvent, les animaux ne sont pas étourdis, ou qu'il n'y a pas de vérification de cette perte de conscience", explique Maître Hélène Thouy, avocate de l'association L214. "Et pourtant, alors qu'ils sont saignés sur la chaîne d'abattage de nombreux animaux présentent des signes de consciences, ils se débattent, ils relèvent la tête".
Peine de prison avec sursis requis
Pas de suivi, défaut de contrôle, pas ou peu de remontées à la hiérarchie de ces dysfonctionnements, les manquements qui ont conduit à la souffrance des animaux sont nombreux. Ils avaient pourtant été plusieurs fois dénoncés par les services vétérinaires en 2016, mais sont restés lettre morte. Sollicités, les avocats de la défense n'ont pas souhaité s'exprimer.
La procureure a déploré "une inaction totale des dirigeants de l’entreprise" avant de requérir à leur encontre une peine de six mois de prison avec sursis contre le directeur du site considérant "qu'il avait laissé faire avec un rôle central " et des peines d’amendes : 2 000 euros pour le directeur de la production, 4 000 euros pour le directeur général du groupe Arcadie.
La décision avait été mise en délibéré au 18 octobre : l’ancien directeur du site d’Arsac a été finalement condamné à six mois avec sursis et 1 500 € d’amendes. Trois mois avec sursis et 3 000 € d’amendes pour l’ancien PDG de la société Arcadie Sud-Ouest. Mille euros d’amendes pour le directeur de la production ovine. La société Arcadie a été également condamnée à 40 000 euros d'amende.