Manifestations contre la réforme des retraites : à Rodez les patrons sont descendus dans la rue aux côtés des salariés

Forte mobilisation pour cette 13e journée de manifestation contre la réforme des retraites. De nombreux rassemblements ont été organisés. A Rodez, des patrons de petites entreprises ont manifesté avec les salariés.

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Lors de cette 13e journée d'action contre la réforme des retraites, de nombreuses manifestations ont eu lieu en région Occitanie. A Rodez, coup de projecteur sur ces patrons mobilisés aux côtés de leurs salariés. 

La question de la pénibilité

Il a 45 ans et est à son compte depuis 3 ans. Ce couvreur charpentier ruthénois emploie 5 personnes. Et ce lundi, tout comme ses salariés, il n'a pas hésité à descendre dans la rue pour protester contre la réforme des retraites. "La retraite à 64 ans n’est pas tenable, physiquement, charpentier est un métier extrêmement éprouvant", précise-t-il. 

C'est la question de la pénibilité que cet employeur met en avant. 

Je ne pourrais pas bosser jusqu’à 64 ans, j’ai les genoux et le dos en vrac et je ne pourrais pas monter sur un toit jusqu’à cet âge-là. Même à 62 ans ce sera compliqué, je le sais. 

Couvreur-charpentier de 45 ans

Pour lui, la répartition n'est pas faite correctement. "On sait qu’il y a des profits énormes qui sont réalisés. Il y a plein d’argent qui s’en va pour les grands patrons, pour l’élite. Il y a des gens qui sont hyper riches et qui ne veulent pas mettre la main à la poche", estime le charpentier.

Des toutes petites retraites

Cette réforme crystalise la colère au sein des petites entreprises du bâtiment, des travaux publics mais aussi des artisans. Des métiers souvent difficiles où les salariés ont commencé à travailler tôt pour percevoir à l'arrivée des toutes petites retraites. 

Antoine Da Cruz est patron d'une petite entreprise et président du syndicat France TPE (très petites entreprises). Ce chef d'entreprise considère que son combat est le même que celui des salariés.

"Pour ma part, j’ai 55 ans, 40 ans de cotisations et je vais toucher 900 euros de retraite".

Antoine Da Cruz, patron et président du syndicat France TPE

Comme tous les salariés, Antoine Da Cruz se dit touché de plein fouet par cette réforme : "En terme de cotisation sociale, nous contribuons en fonction de nos moyens et de ce que l’on gagne réellement. Nous aurons des retraites très inférieures aux 1200 euros promis par le gouvernement." Le patron pense "qu’il faut revoir ce système" et "prône la liberté de choix de pouvoir partir à l’âge que l’on souhaite".

Antoine Da Cruz a même son idée sur la question :" Il faut libéraliser le système de retraite complémentaire de façon à ce que nous, petits patrons, puissions nous créer une retraite digne de ce nom."

Les TPE opposées à la réforme

Selon un sondage Fiducial-Ifop réalisé auprès d'un millier de patrons d'entreprises de moins de vingt salariés, 62% des dirigeants de très petites entreprises (TPE) ne sont pas favorables à la réforme des retraites qui entrera en vigueur à l'automne. 43% d'entre eux se déclarent même franchement opposés.

Selon ce même sondage, 36% des petits patrons sont favorables a cette réforme, et seulement 10% la soutiennent fortement.

En Aveyron, selon les syndicats plus de 9 000 personnes se sont mobilisés ce lundi sur les différents points de rassemblement.

(Avec N. Rougeau et C. Alet)

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