"On y tenait à notre SAM", un an après la fermeture de l'usine, les anciens salariés se retrouvent

Ils ont occupé la SAM, la société aveyronnaise de métallurgique pendant 154 jours en 2022. Une mobilisation historique mais vaine. Un an après la fermeture de l'usine à Viviez (Aveyron), les anciens salariés se sont retrouvés ce dimanche 23 avril à Rodez.

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Il y a un an, les 333 salariés de la SAM, la Société Aveyronnaise de Métallurgie, quittaient leur usine après 154 jours d'occupation nuit et jour. Ce dimanche, il se sont retrouvés pour une randonnée commémorative.

Une journée particulière

Certains ne se sont pas revus depuis très longtemps. mais ils sont une centaine présents ce dimanche matin devant l'ancienne usine de métallurgie à Viviez dans l'aveyron. Et l'émotion est palpable : "On a toutes et tous laissé un bout de nous dans cette entreprise", reconnaît David Gistau, ancien représentant CGT de la SAM.

"On y tenait à notre SAM", renchérit Mauricette une ancienne salariée sortie d'affaire aujourd'hui. "Mais c'est maintenant qu'on s'en rend compte". Certains auraient aimé pénétrer dans l'usine, mais l'accès leur est resté fermé.

154 jours d'occupation

Sur les murs, s'affichent encore des souvenirs et des tracts. Le 25 avril 2022, les 333 salariés de la SAM doivent se résoudre à quitter les lieux. C'est la fin d'une lutte historique au sein de la fonderie aveyronnaise. 154 jours d'occupation et au final une maigre victoire : ils ont obtenu que leur outil de production soit préservé. Mais tous seront licenciés.

Un an après, le plaisir des retrouvailles entre anciens collègues se mélange à la tristesse de ces souvenirs : "J'ai passé 33 ans dans cette boite", raconte Didier, ancien salarié encore au chômage. "C'est compliqué de tourner la page. A 57 ans et demi, je ne me vois pas tout recommencer à zéro dans une autre entreprise." Valérie, elle est "toujours en colère". . "ce job j'y étais attaché. On a tout donné, on s'est battu jusqu'au bout. J'ai retrouvé du travail mais c'est dur..."

Une bataille sans fin 

Rejoints par des habitants du bassin de Viviez, les anciens salariés ont entamé une randonnée commémorative sur les sentiers autour du site. Une parenthèse avant d'entamer un nouveau combat. 

Car sur les 333 salariés licenciés, seuls 84 ont retrouvé du travail. La bataille est donc loin d'être terminée : l'aboutissement n'est pas tout à fait ce que l'on aurait souhaité", raconte Joël, quelques sanglots dans la voix, avant de se rattraper. "Mais on n'est pas résigné. Maintenant on se bat pour nos retraites". Beaucoup d'entre eux pensaient la prendre bientôt. Mais ils vont devoir patienter. 

Patienter aussi pour connaître la décision du tribunal des prud'hommes. 282 salariés demandent le versement d'indemnités de licenciement supérieures au minimum légal. Ils demandent le versement d'indemnités supra-légales (des indemnités versées aux salariés, supérieures à celles fixées par le Code du travail, négociées par le salarié avec l'employeur). Ils souhaitent notamment la reconnaissance de Renault comme co-employeur, et le versement de quinze millions d'euros d'indemnités pour le préjudice subi par les licenciements. 

(Avec Rouzanne Avanissian)

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