24 heures après la marche déterminée du 22 avril qui a réuni des milliers de personnes contre l'aménagement de l'A69 à Saix (Tarn), la mobilisation va devoir s'organiser pour perdurer. Le collectif La voie est libre veut rencontrer des membres du gouvernement.
L'effervescence de la marche déterminée contre l'A69, réunissant des milliers de personnes, est retombée. Dimanche 23 avril, le camp basé à Saix reste néanmoins très actif. Des centaines de personnes déambulent entre activités manuelles, concerts et conférences. Avec une question sur toutes les lèvres : quelle suite donner au mouvement ?
Avant de répondre, beaucoup se remémorent des souvenirs de cette marche déterminée. "Pour nous, c'est 100% de réussite" estime Christelle, une militante du collectif La voie est libre. "On ne s'attendait pas à ce flux incessant de manifestants". Evelyne, la soixantaine, est émerveillée par ce qu'elle a vu. "C'était extraordinaire. Il y avait beaucoup de légèreté" pense celle qui ne comptait pas participer à cette marche, par crainte de débordements.
Des craintes pourtant largement relayées les jours précédents par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. C'est ce qui explique sûrement la présence de plusieurs dizaines de journalistes de rédactions nationales à Saix, qui s'attendaient eux aussi à des débordements. Il n'y en a finalement pas eu, et c'est à se demander si cette couverture sera toujours aussi importante lors des prochaines mobilisations contre l'A69.
Pour assurer la suite de la mobilisation, les militants veulent rassembler davantage. "C'est ensemble que l'on va obtenir des victoires" arrangue une militante au milieu de l'assemblée générale des luttes, organisée sous le chapiteau blanc entre 10 heures et 12 heures. "On a l'espoir d'avoir plus de monde pour nous rejoindre, l'adhésion de plus de personnes à notre cause" souhaite Christelle.
"Construire une solution qui convienne à tout le monde"
Pour Gilles Garric, l'une des têtes pensantes de La voie est libre, cette manifestation populaire est déjà une victoire. Mais lui aussi projette déjà : "Notre message est clair : nous demandons une rencontre rapide avec le ministère de l'écologie, et le ministère des transports" indique-t-il. "Le but est de construire ensemble une solution de sortie de route qui convienne à tout le monde".
Le collectif d'opposition au projet autoroutier devrait publier un communiqué dans les prochains jours en ce sens, en espérant avoir un retour des ministères concernés. En attendant, les opposants à l'A69 doivent se pencher sur le volet judiciaire du chantier, même si les travaux sont actuellement interrompus. "C'est une course-poursuite entre la lenteur de la justice et la rapidité des travaux" résume Evelyne.
"Comment faut-il faire pour les ralentir afin que la justice fasse son travail ?" s'interroge-t-elle. Une question que doivent se poser les milliers de militants, soucieux de voir disparaître ce projet qu'ils considèrent anachronique.
Le collectif compte déposer un recours juridique sur l'autorisation environnementale, qui avait acté le début des travaux de l'A69. D'autres manifestations sont déjà annoncées, sans date précise pour le moment.