Des milliers de personnes se retrouvent à Saix (Tarn) samedi 22 avril pour manifester contre l'implantation de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres. Sur place, un camp de vie s'est formé, dans la joie et la bonne humeur. Avec différents points de rencontres en ébullition.
En plein coeur de Saix (Tarn), ça rigole, ça se retrouve. Au fur et à mesure de la matinée du 22 avril, le camp se remplit de militants venus manifester contre l'aménagement de l'autoroute A69 entre Castres et Toulouse. Quelques chiens gambadent dans l'herbe, et plusieurs enfants se chamaillent entre eux. Une atmosphère festive et paisible qui se retrouve dans les différents points de rencontres de cet espace de vie. Depuis jeudi, des centaines de tentes ont été montées pour permettre aux manifestants de dormir sur place. Stand de lecture, cantine, et garderie : il y a de tout.
À quelques mètres du parking, un petit stand brocardés d'affiches et de slogans accueille les premiers participants. "L'idée, c'est d'orienter les gens et répondre à leurs questions sur la journée, en leur présentant le camp" expose Antoine, l'un des organisateurs également membre d'Extinction Rebellion à Toulouse. Il est entouré d'autres militants qui se relaient à l'accueil. "Les associations sont main dans la main : pour construire un monde plus positif, il faut le faire ensemble" sourit-il.
"Depuis hier soir, on est à fond !"
Pour manger, c'est la queue dès 9 heures. Entre pain à la confiture ou plat salé à base de pommes de terre, le service ne s'arrête pas. Aux fourneaux, Georges s'active entre la préparation des repas et le roulement de la vaisselle. "On est chaud ! Depuis hier soir, on est à fond" lance ce membre d'une cantine solidaire.
Au menu du week-end : 3.2 tonnes de nourriture servies, dont 800 kilos de légumes pour un couscous ce soir. Un sacré boulot. "On fait des grosses journées depuis l'installation du camp jeudi soir. C'est presque du 24 heures non-stop mais c'est trop cool" poursuit-il.
L'idée n'est pas simplement de jouer "le prestataire de service" pour nourrir les milliers de militants. Cela va plus loin. "On veut proposer une autre pensée de l'alimentation, avec une autonomie. Ce sont aussi des espaces de discussions dans la cuisine, pour les gens qui mangent" estime le cuisto, parallèlement surveillant dans un établissement.
"On fait les équipes et on finit de monter l'infirmerie"
Les volontaires de l'ombre, ce sont aussi les médic'. Une cinquantaine de volontaires se rassemble et écoute la bonne parole d'un responsable médical au fond du camp. À 14 heures, la marche déterminée pourrait créer des débordements : il alerte donc sur les consignes du jour. "On fait les équipes, et on finit de monter l'infirmierie" indique-t-il à son auditoire. "Dans le groupe (médical), vous ne vous lâchez pas, vous ne vous séparez pas". Certains bénévoles posent des questions, pour être sûrs des gestes à adopter en cas de blessure.
Dans une ambiance plus détendue, quelques individus retapent des caddies sous un chapiteau bleu. Par bînome, ils vont participer à une course de caisses à savons, après la marche de 14 heures. Yann assemble son bolide, avec les moyens du bord. "C'est du bricolage du dimanche" rigole ce jeune homme de 21 ans, qui tient à manifester sans heurts.
Son kart d'un jour est un caddie reconfectionné, avec des roues arrière solidifiées, et un tuyau agrémenté de pneus à son embout en guise de frein. L'un dirige à l'arrière, l'autre ralentit dans le caddie. "On l'a testé dans une descente, ça va" avoue Yann, accompagné de son compère de course. "On doit le customiser encore un peu". Pas trop dangereux ? "On verra !" admet le bînome, qui replace le rétroviseur un poil bancal sur le guidon du véhicule.
Pour rappel, la manifestation contre l'A69 a lieu tout le week-end. Des concerts, créations de jardins maraîchers et spectacles sont notamment prévus dimanche 23 avril.