En Aveyron, une trentaine d'infirmiers de bloc opératoire (IBODE) sont en grève ce mardi 25 mai 2021. Ils répondent à un appel national et réclament notamment une revalorisation de leur salaire et une reconnaissance de leur statut.
Une trentaine d'infirmiers de bloc opératoire manifestent ce mardi 25 mai 2021 devant l'hôpital de Rodez, en Aveyron. Ils tentent d'interpeller les passants pour leur expliquer leur grève et surtout pour se faire connaître. « Nous sommes les troisièmes et quatrièmes mains des chirurgiens. Sans nous, ils ne peuvent pas opérer » répète une IBODE (infirmière de bloc opératoire diplômée d'Etat) à différentes personnes qui se dirigent ou qui sortent de l'hôpital.
« Nous sommes là pour dire notre mécontentement parce qu’on n'est pas reconnus, avec un bac+3 et une spécialité de 18 mois, à notre juste titre » précise-t-elle.
Pas assez nombreux, pas assez payés, pas assez reconnus...
Ces IBODE revendiquent une reconnaissance de leur spécialité et une revalorisation de leur salaire. « Un infirmier non spécialisé est payé comme nous donc ça ne motive pas à faire cette formation de 18 mois » rapporte Frédéric Bouscan (IBODE à l'hôpital de Rodez). Il pointe du doigt un manque d'attractivité de la profession. Et comme il manque des infirmiers de bloc opératoire, les hôpitaux auraient parfois recours à des infirmiers non spécialisés pour travailler en bloc opératoire.
Depuis 2015, des dérogations sont accordées aux infirmiers non spécialisés pour effectuer des gestes opératoires. Or, les 18 mois de notre formation (IBODE, ndlr) ne sont pas de trop en termes de sécurité !
Frédéric Bouscan revendique l'exclusivité des gestes opératoires auxquels les IBODE ont été formés pendant 18 mois, après leur diplôme d'infirmier. En vidéo, il explique ses revendications :
Fermeture de blocs, déserts médicaux
« A ce jour, ils ferment même des blocs comme à Decazeville et les gens doivent se déplacer de plus en plus loin » s'inquiète Florence Rousset, infirmière de bloc opératoire à l'hôpital de Decazeville. Et de reprendre : « Dans un futur, qu’adviendra-t-il de toutes les populations rurales où il n’y a pas assez de petits blocs pour garantir des interventions en urgence ? » L'IBODE tire la sonnette d'alarme concernant les déserts médicaux « qui concernent aussi les infirmiers ».
A Rodez, les IBODE répondaient à une grève nationale qui semble avoir mobilisé près de 12 000 personnes en France.
?Jour de grève nationale des infirmiers de bloc opératoire ?@olivierveran on ne laissera pas mourir notre spécialité !
— Collectif Inter-Blocs (@CBlocs) May 25, 2021
Rdv à 13h à @Sante_Gouv@BrigBourguignon @SereineEnMarche@Alain_Bruneel#ibodeméprisés#rendezmoimanbi#StopAuMépris#SoigneEtTaisToi pic.twitter.com/gVlrMsdDXN
Ce mardi 25 mai 2021, ce n'était pas la première mobilisation des infirmiers de bloc opératoire qui réclament depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, un reconnaissance de leurs compétences.