Sécheresse : pendant que les préfets cherchent des solutions, des agriculteurs s'adaptent déjà au manque d'eau

Un mois de février historiquement sec et des nappes phréatiques qui ne se rechargent pas. La sécheresse continue d'étendre sa toile et provoque bien des inquiétudes pour les mois et les années à venir. Alors que les préfets sont convoqués au Ministère de la Transition écologique, lundi 6 mars 2023, les agriculteurs tentent déjà de s'adapter.

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Il fait quelques pas dans ses champs puis soudain, il s'arrête. À ses pieds, la terre est légèrement humide, mais pas au point de faire de la boue. Ici même, jusqu'à l'an dernier, coulait une rivière. Un ruisseau qui permettait à cet éleveur d'alimenter son exploitation.

"Normalement, c’est sec entre les mois d’août et septembre. Pas avant, prévient Patrice Falip, éleveur de cochons et de vaches laitières à Conques dans le département de l'Aveyron. Là c’est déjà sec à cette saison, parce que le niveau d’eau ne s’est pas reconstitué de la sécheresse de l’an dernier, les nappes ne sont pas remontées". 

 

Pendant que les préfets de toutes les régions de l'hexagone planchent au ministère de la Transition écologique, sur des solutions pour préserver les ressources en eau, lundi 6 mars, les agriculteurs ont déjà mis en place des choses pour préserver leur activité. 

Un système de récupération d'eau de pluie

L'éleveur, par ailleurs secrétaire général adjoint FDSEA en Aveyron, a été contraint de s'adapter. Aujourd’hui, il utilise le réseau d’eau de la ville pour abreuver ses animaux. Toutefois, pour réduire sa consommation d’eau potable, il a installé deux grands réservoirs d’eau de pluie sur sa ferme, d’une capacité de 120 000 litres au total. Pour laver sa salle de traite, il a mis en place un système de récupération d'eau de pluie, par des gouttières positionnées sur les toits. 

L'eau, représente un besoin vital pour ses bêtes, mais aussi pour lui. "L'équilibre financier se fait avec certains volumes à faire et une certaine production, précise l'Aveyronnais. Si elle ne se fait pas, cela veut dire que l'équilibre est rompu. Et puis au global, cela veut dire moins de lait dans les rayons et moins de viande". 

Comme bon nombre de ses confrères, Patrice Falip sera très attentif aux annonces futures du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. Si aucun département de l'ex Midi-Pyrénées n'est pour l'heure en état d'alerte, la situation dans le bassin Adour-Garonne est scrutée de très près.

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