La situation ne s'améliore pas sur le front de la sécheresse hivernale. Le mois de février a été particulièrement sec et, sans recharge des nappes phréatiques, l'été 2023 s'annonce compliqué. Des mesures de restriction d'eau devraient se généraliser.
Le mois de février excessivement sec fait craindre le pire pour l'été prochain. La sécheresse hivernale persiste et les préfets de notre région pourraient annoncer des premières mesures de restriction d'eau la semaine prochaine.
Des nappes au plus bas
"Il n'y a aucun département en situation de crise " affirme le gouvernement. Mais si 2022 a été décrété deuxième année la plus sèche en France, 2023 pourrait bien battre des records. Après un premier mois où le remplissage de 60% des nappes phréatiques était inférieur à la normale, l'Hexagone a connu un mois de février excessivement sec.
Résultat : les réserves en eau n'ont jamais été aussi basses qu'en ce début du mois de mars. Exemple en Ariège : le lac artificiel de Montbel est quasiment à sec. Le déficit en eau remonte au printemps 2022. La canicule de l'été puis le début de l'hiver sec n'ont fait qu'aggraver la situation. Et cela inquiète sérieusement les autorités à moins de 4 mois d'un nouvel été.
Mesures de restriction envisagées
Pour l'heure, quatre départements français, dont les Pyrénées-Orientales, sont déjà touchés par des restrictions d'eau. Un cinquième a été placé en vigilance.
Aucun département de l'ex Midi-Pyrénées n'est pour l'heure en état d'alerte, mais la situation dans le bassin Adour-Garonne est scrutée de très près. Et la réunion des préfets, prévue lundi 6 mars au ministère de la Transition écologique pourrait déboucher sur des restrictions supplémentaires en Occitanie. "La situation n'est pas encore irréversible", explique-t-on au sein du cabinet du ministre Christophe Béchu. Il nous reste encore six semaines devant nous avant qu'elle ne devienne critique."
Météo France à d'ailleurs annoncé le retour en force de la pluie la semaine prochaine. Mais ces précipitations suffiront-elles à remplir suffisamment les réserves en eau ? Pas sûr. Alors le gouvernement préfère anticiper pour éviter un été 2023 catastrophique.
Un plan eau en mars
Selon les derniers chiffres du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), nos ressources en eau vont diminuer de 10 à 40% d'ici 2050. Des chiffres peu engageants. Le gouvernement veut éviter les crises de sécheresse à répétition, liées au réchauffement climatique.
Lors de son déplacement au Salon de l’agriculture, lundi 27 février, Elisabeth Borne a annoncé l’activation, "dès le mois de mars", d’une "cellule d’anticipation pour se préparer au mieux aux prochains mois" et la mise en place d'un "plan global sur l’eau qui sera annoncé dans le courant du mois de mars".
Ce plan devrait s'articuler autour de la question de la sobriété (comme pour le plan de sobriété énergétique voulu par Emmanuel Macron) avec une cinquantaine de mesures, allant du recyclage des eaux usées au développement des cultures moins gourmandes en eau. Ce plan global prévoit aussi de protéger les collectivités les plus fragiles en approvisionnement d'eau potable.