Le groupe s'est engagé à préserver 300 emplois mais seuls 100 le sont pour le moment. Parallèlement, l'Etat va lancer une étude sur le diesel dont les résultats pourraient déboucher sur l'obtention pour les moteurs fabriqués par l'usine, d'une vignette anti-pollution. Trop long pour les syndicats.
Lors du rendez vous vous à Bercy ce mardi, la secrétaire d'Etat à l'Economie Agnès Pannier-Runacher a demandé à la direction de Bosch de remplir "sa part du contrat" sur son site en difficulté de Rodez (Aveyron), regrettant que le groupe n'ait pas trouvé de substitut pour tous les emplois menacés.
Les organisations syndicales et les salariés "ont fait des efforts avec un accord de compétitivité, l'Etat a fait un effort en accompagnant notamment au chômage partiel" les salariés "et nous attendons de Bosch de faire sa part du contrat", a déclaré la secrétaire d'Etat, après avoir reçu des représentants du groupe, élus et syndicats. "Nous avons 300 emplois à trouver, et nous avons seulement 100 équivalents emplois qui sont communiqués par Bosch. Donc il y a seulement un tiers de cette feuille de route qui est faite pour fin 2021", a t-elle regretté.
En 2018, le groupe industriel avait estimé que 600 emplois étaient potentiellement menacés sur ce site. 300 ont été maintenus sur une ligne de fabrication d'injecteurs dernière génération, avec un investissement de 14 millions d'euros. 300 autres doivent être préservés par la diversification des activités.
La secrétaire d'Etat a également annoncé le lancement d'une étude pour déterminer "où en sont les nouvelles motorisations". A la clé peut-être, l'obtention de la vignette Crit'Air 1, réservée aux véhicules les moins polluants.
Cette étude était réclamée par les élus et des représentants syndicaux de Bosch mais pour eux, le délai est trop long pour les syndicats. "Il faut que cette étude, dont le résultat est annoncé pour la fin de l'année, arrive plus tôt, fin août début septembre", affirme le secrétaire CGT de l'usine de Rodez Yannick Anglarès, craignant qu'il ne soit "trop tard en décembre".
Pour les élus locaux qui ont fait le déplacement à Bercy, "cette réunion laisse un goût d'inachevé et ne lève pas les doutes sur la pérennité du site à moyen terme", estiment-ils. "Nous allons demander à la direction de Bosch France de nous transmettre, par écrit, le plan de diversification sur lequel elle s'engage à fin 2021", disent dans un texte commun Christian Teyssèdre, le maire de Rodez ex-PS et proche du président Macron, également président de l'agglomération, et Jean-Philippe Keroslian (DVD) le maire d'Onet-le-Château, commune sur laquelle se trouve le site industriel.