Les déserts médicaux concernent aussi les pharmacies. A Sauveterre-de-Rouergue (Aveyron), un pôle santé a été créé mais le pharmacien qui part à la retraite ne trouve pas de repreneur.
Des ruelles médiévales, une porte fortifiée, une place avec 47 arcades, le village de Sauveterre-de-Rouergue (Aveyron) a de quoi séduire les touristes et ils sont nombreux l’été à venir le visiter. Le reste de l’année, la paisible petite commune compte un peu plus de 700 habitants. C’est peut-être pour cette raison que la pharmacie du village ne trouve pas de repreneur. Et pourtant, l’officine réalise un chiffre d’affaire annuel de 700 000 euros.
Sauveterre-de-Rouergue se trouve à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Rodez.
A 71 ans, le pharmacien part à la retraite et si personne ne prend la suite, les habitants devront faire sept kilomètres pour aller chercher leurs médicaments. La pharmacie fréquentée par près de 70 personnes par jour pourrait fermer dans cinq mois. Jean-Pierre Mirous essaye depuis plusieurs années de trouver un repreneur. Les clients, dont certains sont devenus des amis, sont inquiets.
"Si la pharmacie ferme, c'est la mort du village", dit une femme.
"C'est un service de proximité ; on a mis des années pour l'avoir, si la pharmacie disparait c'est une catastrophe", estime une cliente. "C'est indipensable", dit une autre habituée qui affirme s'être installée dans ce village en partie pour cette raison
Un pôle santé, un Ehpad et une pharmacie en sursis ?
Un pôle santé a été créé il y a peu de temps dans le village avec un médecin, un kinésithérapeute, un ostéopathe, un pédicure-podologue et des infirmières. Il y a aussi un Ehpad qui compte 90 résidents.
La taille de l'officine semble poser problème. "Il faudrait au moins 1 million de chiffre d'affaires pour attirer quelqu'un", explique le pharmacien. "C'est un métier passionnant de travailler dans une pharmacie rurale", se désole le futur retraité. "Cela pourrait être une première installation pour un jeune pharmacien". Une solution pourrait consister aussi, selon lui, à créer une grande pharmacie du Ségala avec des officines voisines.