"Un procès politique visant à faire peur", des manifestants contre la réforme des retraites jugés pour dégradations dénoncent la justice

Quatre personnes étaient jugées pour dégradation en marge des manifestations contre la réforme des retraites, mercredi 17 janvier 2024 à Rodez. Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant le tribunal pour les soutenir, dénonçant un procès politique.

Ce sont deux femmes et deux hommes de 34 à 53 ans, jugés mercredi 17 janvier 2024 pour avoir jeté de la peinture et des œufs sur les bâtiments de la préfecture de Rodez le 14 avril dernier. Ils participaient alors à une manifestation contre la réforme des retraites, le jour même où le Conseil constitutionnel a validé la conformité de la loi reculant la retraite à 64 ans.

Lors de l’audience au Palais de justice de Rodez, les prévenus, poursuivis pour dégradation et détérioration de bien classés, sont restés mutiques, refusant de s’expliquer sur les faits qui leurs sont reprochés. Ils ont lu tour à tour le même texte, expliquant qu’ils n’avaient fait que protester contre un gouvernement qui a fait passer la loi en force.

Les soutiens dénoncent un procès politique

Plus d’une cinquantaine de personnes ont manifesté leur soutien aux accusés devant le tribunal judiciaire de Rodez, rassemblés sous la bannière « En action 12 ».

« Nous demandons la relaxe des manifestants et dénonçons un procès politique. Le gouvernement veut nous faire peur et nous dissuader de manifester, plus on sera nombreux, et moins on aura peur », lance Bernard Gauvin, membre du collectif « En action 12 ».

 Des preuves insuffisantes selon la défense

Selon les avocats de la défense, les images utilisées pour identifier les prévenus sont de trop mauvaise qualité pour permettre de les reconnaître avec certitude.

Il n’y a manifestement pas assez d’éléments pour justifier la condamnation de ces quatre prévenus. On se demande ce qu’ils font devant un tribunal, mais en réalité on le sait : ils font partie de la répression des manifestations contre la réforme des retraites.

Arnaud Cagnac, l’un des avocats de la défense

"Ce dossier est l’archétype d’une procédure policière, ajoute Sébastien Delorge, un autre des avocats de la défense. L’identification des prévenus a été faite par des policiers anonymes, qui connaîtraient ces gens pour les avoir croisés, mais on ne sait pas qui c’est. On demande donc à un tribunal de valider des condamnations sur la base de rien. Ce n’est pas normal. »

Le procureur a requis une peine de 4 mois de prison avec sursis, 210 heures de travail d’intérêt général, avec l’obligation d’indemniser l’Etat pour les dégradations du bâtiment public.

La décision sera rendue le 21 février 2024

(Avec Nathalie Rougeau)

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