La manifestation à Toulouse (Haute-Garonne) du mardi 6 juin contre la réforme des retraites a été marquée par un affrontement entre manifestants et forces de l'ordre. Le doute plane quant à l'interpellation d'une personne. Elle apparaît inanimée sur plusieurs vidéos. Mais cela est-il dû à une charge des forces de l'ordre ?
Que s'est-il passé près du métro Compans-Caffarelli à Toulouse (Haute-Garonne), mardi 6 juin, lors de la quatorzième manifestation contre la réforme des retraites ?
Plusieurs vidéos, diffusées sur les réseaux sociaux, laissent planer des doutes quant à l'interpellation d'une manifestante.
Une dispersion au cœur de la question
Autour de 12h, manifestants et forces de l'ordre sont sur le boulevard Lascrosses. Ces derniers font une charge pour disperser les manifestants et notamment des black blocks, habillés de noir et équipés de parapluies, situés en tête de cortège. Dans une première vidéo, on distingue deux policiers, en train d'interpeller une personne.
Cette dernière est debout, puis mise à terre par les policiers, les fesses au sol. La caméra bascule et, dans un second temps, la même manifestante réapparaît, sans capuche, la tête face au sol. Deux policiers sont toujours à ses côtés.
Une charge "particulièrement violente"
Pierre, membre de l'Observatoire toulousain des pratiques policières, était tout proche de la scène. Après plus de 130 manifestations comme observateur, il estime la charge de la BCI (Brigade de Contact Itinérante) particulièrement violente.
"Les manifestants avançaient très lentement, rejoue celui qui était au plus près. Sur leur gauche, la BAC était à une vingtaine de mètres. Le cortège regardait donc à sa gauche, et c'est à ce moment-là que la BCI, qui se situait en face, a décidé de charger. Ils n'ont rien vu venir".
Sur la vidéo ci-dessous, tournée quelques instants après la première, la victime semble inanimée.
Elle est ensuite évacuée par les forces de l'ordre, sous les cris de colère de certains manifestants, expliquant que des infirmiers sont présents au plus près de la victime, prêts à lui porter secours.
À ce propos, la Préfecture a publié un communiqué de presse, le mardi 6 juin, en fin de journée. Elle précise : "Une manifestante a, lors de son interpellation, été mise à terre et menottée. Comme elle présentait des signes de malaise, elle a immédiatement été examinée par les services de secours, qui
ont jugé qu’une prise en charge médicale n’était pas nécessaire. Elle a donc pu être placée en garde
à vue".
Pourtant selon un témoignage recueilli par le site d'extrême-gauche, Révolution Permanente, un soignant n'a pas pu intervenir pour soigner la manifestante inconsciente.
Malgré nos recherches, nous n'avons pas réussi à obtenir plus d'informations sur l'état de santé de la manifestante. Mardi soir, la Préfecture annonçait que huit personnes avaient été interpellées à Toulouse.