Une avocate des Pyrénées-Orientales remporte le 3e prix au concours de plaidoiries à Caen

C'est une avocate du barreau de Marseille, Ashkhen Harutyunyan, qui a remporté ce dimanche le premier prix du 28ème concours international de plaidoiries pour les droits de l'Homme, organisé au Mémorial de Caen. Marie Cacciapaglia, avocate au barreau des Pyrénées-Orientales, termine 3e.

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Le prix du public pour Marie Cacciapaglia


Le troisième prix revient à Marie Cacciapaglia, avocate au barreau des Pyrénées-Orientales, pour sa plaidoirie en faveur d'une jeune albinos assassinée au Malawi. Elle arrive 3e parmi 10 finalistes venus du monde entier.

Marie Cacciapaglia présente son parcours : "J’ai effectué l’intégralité de mon cursus universitaire au sein de la Faculté de Droit de Montpellier I. Attirée par le droit public, j’ai tout d’abord obtenu une Licence de Droit Public puis j’ai effectué un Master I de Droit Public Général suivi d’un Master II Administration Territoriale. Mon cursus de Droit Public m’a naturellement amenée à étudier les mécanismes de protection des Droits de l’Homme dans le Monde, sujet qui a retenu toute mon attention et a confirmé ma volonté d’opter pour l’Avocature. J’ai donc passé le Pré-Capa en 2013 pour intégrer l’École de Formation des Avocats Centre Sud à Montpellier. Après avoir réalisé mon stage final de six mois en ma qualité d’élève-avocate au sein du Cabinet de Florent Esquirol basé à Perpignan, je me suis inscrite au Barreau des Pyrénées-Orientales et j’ai intégré définitivement cette structure en tant que collaboratrice libérale suite à l’obtention de mon Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat en octobre 2015".

La cause d'une jeune albinos assassinée au Malawi

J’ai choisi de soutenir la cause des personnes atteintes d’albinisme au Malawi car suite à un rapport publié par Amnesty International en 2016, j’ai compris l’ampleur du drame humain qui était en train de se jouer et qu’il était important de faire connaître au plus grand nombre les persécutions que ces personnes vivent encore au quotidien. Déshumanisées, réduites à l’état d’objet, les personnes albinos vivent une persécution irrationnelle au Malawi, inhérente à des croyances d’un autre temps où il est établi que les organes des personnes albinos auraient des vertus magiques s’ils sont consommés ou détenus comme talisman. Ce problème est d’autant plus grave que les personnes les plus vulnérables, femmes et enfants, sont les victimes directes de crimes horribles et abjects.
La vente d’organes des personnes albinos est un trafic extrêmement lucratif sachant qu’un corps peut se vendre jusqu’à 75 000 euros.

Les enquêtes sur ces crimes aboutissent peu car la police locale n’est pas formée et ne dispose pas des moyens nécessaires pour éluder ces crimes. Les sanctions pénales sont trop rares car les instigateurs des crimes sont souvent de riches notables, protégés par la règle de la corruption et la loi du silence. Traquées comme des animaux, injuriées au quotidien, les personnes albinos doivent vivre cachées, en autarcie, mais sont obligées de sortir pour travailler tenant la pauvreté extrême qui touche le Malawi, et ce, au péril de leur vie. […]

Résumé de la plaidoirie - "L'horreur est humaine : le massacre de Whitney Chilumpha"

Whitney CHILUMPHA est née au printemps 2014, à Chiziya, au Malawi. Cette petite fille est différente : elle est atteinte d’albinisme comme une personne sur 1 200 au Malawi. Le 3 avril 2016, Whitney va être enlevée au domicile de sa mère par son propre père, accompagné de deux hommes. L’enlèvement de l’enfant ne poursuit qu’une finalité : prélever différents morceaux de son corps afin de les revendre au prix fort. C’est le triste sort qui sera réservé à Whitney, âgée de 23 mois. En effet, avec leurs grands yeux bleus, leurs peaux claires et leurs cheveux blonds, les personnes albinos sont victimes des croyances locales irrationnelles. Il est dit que les personnes albinos sont des esprits et que consommer leurs organes ou en détenir apporterait richesse, pouvoir, bonheur et longévité. Les exactions contre cette minorité ont explosé depuis 2014 ; les femmes et les enfants étant les victimes directes de cette folie meurtrière. La carence du Malawi dans le respect de ses obligations internationales sera aujourd’hui dénoncée.

Le Top 3 des finalistes 2017


L'Arménienne Ashkhen Harutyunyan, avocate au barreau de Marseille, a remporté dimanche le premier prix du 28e concours international de plaidoiries pour les droits de l'homme, organisé au Mémorial de Caen, a-t-on appris auprès des organisateurs.

Arrivée en France en 2010 avec une licence de droit arménien en poche, la jeune femme de 27 ans, qui exerce aujourd'hui dans un cabinet de droit public, a été récompensée pour sa plaidoirie en faveur de "Nita", une adolescente américaine abandonnée à cinq reprises par ses familles adoptives successives.

"Nita est un +enfant jetable+, un enfant parmi des milliers d'autres qui sont adoptés par des familles américaines et ensuite abandonnés ou marchandés par ces prétendues familles dans le cadre d'une pratique dénommée +rehoming+, la +réadoption+", a expliqué Me Ashkhen Harutyunyan devant près de 2.000 personnes.

"Cette pratique choquante et bouleversante permet aux parents adoptifs de +céder+ leurs enfants adoptés pour de simples incompatibilités d'humeur en publiant des annonces sur des sites internet dédiés", a-t-elle souligné.

Le second prix a été décerné à Rosa Alaimo, avocate au barreau de Paris, pour sa plaidoirie "Hermaphrodite des temps modernes", en faveur de la première personne française à avoir obtenu en justice la mention du sexe neutre sur son état civil, une décision infirmée ensuite en appel.

Le troisième prix revient à Marie Cacciapaglia, avocate au barreau des Pyrénées-Orientales, pour sa plaidoirie en faveur d'une jeune albinos assassinée au Malawi.

Pour cette 28e édition, qui a rassemblé dix défenseurs de cas réels d'atteinte aux droits de l'homme, le jury était présidé par le célèbre avocat pénaliste Olivier Morice.
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