01/2012: Isla Terceira en vue
02/2014 : Michel Dumas y présente le solo de José Tomas à Nîmes
12/2014: le projet d’un reportage sur cette île est validé. Voici donc l’argumentaire qui nous a permis d’aller là-bas où passent les baleines
Ce 52 min de Signes du Toro sera diffusé pour la 1ère fois sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, le jeudi 16 novembre à 8h50.
LES TOROS D'UNE ILE MYSTERIEUSE
Il n’est de soir où radios et télévisions n’évoquent pas le fameux « Anticyclone des Açores ». L’archipel des Açores comprend cinq îles dont « Isla Terceira », la troisième. Une île mystérieuse, façon Tintin, où les champignons géants rouges et blancs ont laissé la place aux toros noirs. Sur Terceira, un caillou, un bijou, véritable émeraude de 30 km de long sur 15 de large, il y a 14 élevages de toros de combat qui ruminent au creux des cratères éteints. Mille et un tons de vert entre les forêts, les prés et les enclos aux murets de pierres posées une à une depuis bientôt cinq siècles, quand les hommes posèrent leurs bottes pour la première fois sur Terceira.
Du 1er Mai au 15 octobre, on lâche des toros dans les rues de tous les villages, dans chaque quartier, dans les criques, les plages, les ports, la moindre impasse. Ces toros sont encordés, deux cent mètres de « mou » et six cordiers, anges gardiens, qui veillent à la bonne marche de ces lâchers.
Un pétard dans le ciel, une trappe levée et le toro démarre plein galop : certains font un tour dans les bistrots, d’autres poursuivent les gens et plongent dans l’océan. Un soir avant la nuit, un toro pénètre dans un jardin. Il monte sur la terrasse, « s’invite» au salon puis à la cuisine. C’est pile le soir où John, pilote de l’US Air Force (L’OTAN se ravitaille sur l’île, ils sont 800 sur la base de Terceira) est venu demander la main de Maria. Débandades, peurs, cris, joies et les beaux-parents hilares quand le toro est reparti courser d’autres fiancés. John et Maria ont trois très beaux enfants…
Cette envoutante île taurine est aussi l’histoire à dormir debout d’Henrique Dedalo, employé municipal à Angra Do Heroismo, devenu éleveur en rachetant des vaches et un étalon d’Antonio Palha. Les vaches sont parties en bétaillère de Lisbonne jusqu’à Saint-Emilion (Gironde). Dans un manège à chevaux, elles y ont été « tientées », testées et approuvées avant de revenir au Portugal et d’être embarquées sur un cargo pour les Açores où elles broutent désormais.
Les cheptels des deux plus importants éleveurs insulaires, Rego Botelho et Albino Fernandés paissent l’un au centre du volcan et sur les flancs de la montagne. Des toros partout et au sortir d’un virage, une petite arène, trois km plus loin, une autre puis une troisième et ainsi de suite. Plus de plazas que de chapelles.
Les Forcados d’Isla Terceira ont un petit accent brésilien (on est à mi-chemin des continents), ils sont parmi les meilleurs du monde. L’été ils se produisent en Europe et l’hiver au Mexique et aux Etats Unis. Au dessus de la capitale, Angra Do Heroismo, les arènes et un gigantesque monument de trois toros en métal dominent la ville et la baie. Au large, passent les baleines.
Sur cette île mystérieuse et envoutante, la moitié de l’année les mamies partent faire leurs courses en regardent à gauche et à droite avant de traverser la route. Comme chez nous mais pas à cause des bagnoles. Juste au cas où un toro de combat surgirait. Et même s’il fait grand beau, elles ont toutes un parapluie sous le bras. Pour dévier la charge du toro. Au cas où. Sait-on jamais…