Vendredi, les maires de Béziers et Perpignan ont pris des arrêtés pour autoriser la réouverture des commerces non-essentiels dans leurs villes. Cette mesure, qui va à l'encontre de celles annoncées par le gouvernement, est dans le viseur des préfectures de l'Hérault et des Pyrénées-Orientales.
Ce n'est pas une surprise. Le préfet de l'Hérault a indiqué sur Twitter qu'il s'apprêtait à déposer un référé auprès du tribunal administratif contre l'arrêté "illégal" pris par Robert Ménard vendredi.
Celui-ci autorise les commerces non-essentiels biterrois à reprendre l'activité dès ce samedi 31 octobre, au nom du "principe d'égalité de traitement".
Dans son tweet, la préfecture rappelle les mesures en vigueur, annoncées par Emmanuel Macron dès mercredi, pour lutter contre l'accélération de la pandémie en France : "les commerces et établissements recevant du public non-essentiels sont fermés pendant le confinement."J'ai pris un arrêté municipal autorisant l'ouverture des commerces non-alimentaires à #Béziers. Tous les commerces de la ville sont autorisés à reprendre leur activité dès ce samedi 31 octobre pic.twitter.com/U0GMtS3sYP
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) October 30, 2020
En attendant, des coiffeurs et des enseignes d'habillement ont bel et bien accueilli du public ce samedi matin à Béziers.❌ Illégalité de l'arrêté pris par le maire @VilleDeBeziers
— Préfet de l'Hérault (@Prefet34) October 30, 2020
↪️ un référé sera déposé par le @Prefet34 sans délai devant la juridiction administrative.
?Rappel mesure nationale : Les commerces & établissements recevant du public non essentiels sont fermés pendant le confinement. pic.twitter.com/1KJ2oRNKM0
"On arrive à la période des fêtes, les gens vont vouloir consommer. C'est pourquoi la réouverture est pour nous une très bonne nouvelle", explique un commerçant. "On sait que ça ne va pas durer, mais il fallait être là ce matin", renchérit l'une de ses consoeurs.
Sur son compte Twitter, la ville de Béziers indique que Robert Ménard se rendra lui-même au tribunal en début de semaine prochaine pour soutenir son arrêté et "défendre les commerçants biterrois".
❌L'autorisation d'ouverture pr les commerces non alimentaires de #Béziers est attaquée par le @Prefet34.
— Ville de Béziers (@VilleDeBeziers) October 31, 2020
Mardi après-midi @RobertMenardFR se rendra personnellement au tribunal pr défendre les commerçants biterrois.
➡️D'ici-là l'ouverture des commerces non alimentaires est légale
Un arrêté pris aussi à Perpignan
Au lendemain de la mise en place du confinement, Louis Aliot a également pris un arrêté pour permettre aux gérants de commerces non-essentiels de poursuivre leur activité à Perpignan. L'édile met également en avant "la rupture d'égalité" entre les petits magasins et les grandes surfaces.Contactée par France 3 ce samedi, la préfecture des Pyrénées-Orientales s'est exprimée sur le sujet. "Le préfet exercera son contrôle de légalité et déférera bien devant la justice administrative tous les arrêtés municipaux sur l'ouverture de commerces non-essentiels."On comprend bien l'urgence et la gravité de la crise. Mais si on veut faire vivre l'économie, on ne peut pas à ce point faire une distorsion de concurrence entre les uns et les autres. J'ai donc pris un arrêté d'alerte pour expliquer au gouvernement qu'il est en train de faire mourir les petits commerçants.
Le maire de Carcassonne emboîte le pas aux maires de Béziers et Perpignan
Ce samedi, le maire de Carcassonne Gérard Larrat a à son tour décidé de signer un arrêté.
Le Maire de Carcassonne Gérard Larrat vient se signer un arrêté pour défendre les commerces non-alimentaire et autoriser leur ouverture sur Carcassonne à compter d'aujourd'hui. pic.twitter.com/BEOs0n1YAu
— Ville de Carcassonne (@CarcaInfos) October 31, 2020
Les commerces non-essentiels ouverts s'exposent à des sanctions
Sur BFM TV, la porte-parole du ministère de l'Intérieur Camille Chaize a rappelé samedi matin que les policiers et les gendarmes étaient en charge de "faire respecter les lois et les cadres réglementaires". Elle l'a donc confirmé : même avec un arrêté municipal indiquant le contraire, les commerces non-essentiels qui ouvrent s'exposent à des sanctions.La porte-parole du ministère de l'Intérieur rappelle que les commerces non-essentiels qui ouvrent s'exposent à des sanctions pic.twitter.com/43Pd0YcwI8
— BFMTV (@BFMTV) October 31, 2020