Avec Antonio Ordóñez et Curro Romero, Rafael de Paula est une référence pour les amateurs de tauromachie "artistique". Il y a 45 ans, le fameux torero gitan confirmait l'alternative à Madrid lors d'une corrida restée fameuse.
Pour de nombreux aficionados (y compris pour ceux qui ne l'ont jamais vu triompher ni peut-être même toréer), Rafael de Paula incarne l'art tauromachique avec un grand A. Et tout ce qui va avec. Le style, le duende, l'esprit gitan tellement fantasque et tellement charmant.
Des livres (notamment celui de Bergamín), des articles (par centaines) et quelques soucis avec la loi ont contribué à transformer ce torero en une sorte d'icône-malgré-lui.
Depuis sa retraite définive des arènes, les frasques du fameux torero gitan ont pris le pas sur le souvenir de sa gloire.
Mais il suffit que Morante dessine trois véroniques ou que Pablo Aguado offre sa muleta si grave et si légère, pour que l'on convoque de nom de Rafael dans les tertulias d'après corrida.
Rafael de Paula a laissé passer 14 ans entre son alternative de Ronda (1960) et cette confirmation madrilène le 28 mai 1974. C'est que j'aime bien prendre mes précautions, avait fait remarquer le torero. C'est José Luis Galloso, bien plus jeune que lui, qui lui cède l'épée pour estoquer Andadoso, un toro de José Luis Osborne.
Cette corrida est restée célèbre à cause de l'extraordinaire quite de 5 véroniques et une demie de Rafael après quoi, dit-on, le public l'a obligé à saluer trois fois!
Même si le témoignage filmé ne prouve pas grand chose, voici le document de la vidéothèque Gan tourné lors de cette corrida.
On y appréciera le gabarit et l'agressivité des toros de l'époque. Et l'on se fera une idée de l'art "magique" de Rafael de Paula. 45 ans après.