Un homme a été condamné en appel à 20 années de réclusion criminelle par la cour d'assises de l'Aude pour un meurtre, dont la victime avait été découverte dans le placard d'une chambre d'hôtel en 2010 à Argelès-sur-mer, dans les Pyrénées-Orientales.
Les jurés ont suivi les réquisitions de l'avocate général Élodie Torres et confirmé la peine infligée lors du premier procès en février 2014 par la cour d'assises des Pyrénées-Orientales à Perpignan.
L'accusé a clamé son innocence
Dans son verdict, la cour a reconnu Alexandre Bourgeat, 31 ans, coupable d'homicide volontaire. Selon elle, il a martyrisé en mai 2010, Jean-Marie Kleinbauer, 56 ans, lui a donné un coup d'une violence inouïe et l'a étranglé. Comme lors de son premier procès, l'accusé a clamé son innocence. Il a affirmé que la victime était décédée à la suite d'une chute accidentelle de huit mètres.
Un cadavre dans le placard
Il a raconté avoir passé la soirée dans l'appartement de "Jo le Belge" à boire avec M. Kleinbauer, lequel serait sorti sur le balcon pour uriner. C'est alors qu'il serait tombé. Avec "Jo le Belge", l'accusé a affirmé avoir chargé le blessé dans un fourgon puis, plus tard, avec l'aide d'un autre homme - non identifié - a assuré l'avoir monté au premier étage de l'hôtel où il squattait. Ce n'est que le matin en se rendant compte du décès qu'il a affirmé avoir descendu le cadavre au rez-de-chaussée pour le planquer dans le placard.
"Jo le Belge" condamné à trois ans de prison
Lors du premier procès, cet homme, dit "Jo le Belge", avait été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis pour "non assistance à personne en danger". Il n'avait pas interjeté appel. Le corps enveloppé dans des draps et couvertures, le tout ficelé avec de la corde avait été découvert par des ouvriers à l'occasion de travaux de rénovation de l'établissement hôtelier. Un mot, écrit de la main de l'accusé, avait été retrouvé sur le corps. Il était notamment écrit : "Collabo, non au raciste..."
La version de la chute exclue par un collège d'expert
La version de la chute a été exclue par un premier collège d'experts que la défense a tenté de mettre en doute avec son spécialiste. Selon ce dernier, un médecin-légiste, l'hypothèse accidentelle ne devait pas être totalement exclue pour des raisons médico-légales, notamment en raison de l'état du corps au moment de sa découverte et l'absence de radiographie.