Captivité de Chloé : de nombreuses zones d'ombres restent à dissiper

Après le retour de Chloé samedi dans son village de Barjac, des éléments restent à éclaircir concernant  son enlèvement et sa semaine de captivité entre le Gard, Italie et l'Allemagne.

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Chloé Rodriguez a été retrouvée vendredi à Offenbourg, en Allemagne, ligotée dans le coffre d'une voiture dont le conducteur de 32 ans avait déjà été condamné en France pour violences et agression sexuelle, mais selon sa mère, l'adolescente "n'a pas été frappée".

Ses parents ont toutefois expliqué lors d'une conférence de presse, samedi à Barjac, qu'elle avait été "prise par force" par "un individu qui s'est arrêté" devant leur domicile.
La jeune fille a commencé à raconter à sa famille ce qu'elle avait vécu au cours de cette semaine de captivité, mais à son rythme, en livrant plutôt des "flashs" que le déroulement complet des événements, d'après ses parents.
Les enquêteurs devront donc déterminer précisément ce qu'elle a subi mais également retracer le parcours du kidnappeur et de la jeune fille, retrouvés à Offenbourg en Allemagne, mais qui auraient pu passer par les Alpes italiennes, selon des éléments confiés par Chloé à ses parents.
 
Une "Errance psychologique" du ravisseur présumé

Né à Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard, le ravisseur présumé avait déjà été condamné à 5 ans de prison, dont 3 ferme, pour agression sexuelle. Une source judiciaire, qui a eu affaire à lui entre 2007 et 2009, décrit un homme qui se trouvait alors "en situation d'errance psychologique" et qui, "à l'époque où il a été arrêté, a dit +il faut qu'on me soigne+".
"Il se baladait dans sa voiture, il était complètement à l'ouest, il croisait une joggeuse, il l'agressait. Les premières fois, devant la résistance de ses victimes, il avait abandonné et elles avaient réussi à s'enfuir", se souvient cette source.
Sorti de prison le 14 septembre, le ravisseur présumé "avait une convocation au service pénitentiaire d'insertion et de probation, le 24 septembre à Avignon, mais il n'y est jamais allé", a indiqué le procureur de la République de Nîmes, Robert Gelli, qui a ouvert une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration".

Cette situation aurait dû alerter les enquêteurs, selon le maire de Barjac, Edouard Chaulet. "Cet individu devait pointer dans un commissariat et il n'est pas venu. On aurait dû lancer l'alerte immédiatement et faire le lien avec la disparition!", affirme-t-il.

Les parents de Chloé Rodriguez ont commencé à dessiner samedi le profil psychologique d'un ravisseur avec lequel un dialogue "rationnel" était possible par moments. "(Chloé) nous a dit qu'elle avait réussi à avoir un dialogue avec ce monsieur", a raconté son père, ajoutant qu'"elle obéissait à tous ses ordres", car "tout ce qu'elle voulait, c'était rester en vie".

"C'est très classique, cette relation qui s'instaure entre un bourreau et sa victime: des parts d'humanité réapparaissent, souvent grâce à l'attitude de la victime", explique le pédopsychiatre Marcel Rufo. "Faire semblant de se soumettre est aussi une façon de ne pas avoir peur", ajoute-t-il.

Chloé n'avait plus donné de nouvelles depuis qu'elle avait quitté à scooter, le vendredi 9 novembre vers 17H30, le domicile d'une amie situé dans un autre village à une dizaine de kilomètres de Barjac. Son deux-roues avait été retrouvé abandonné dans la soirée devant le domicile familial.
"Ce Monsieur devait errer dans les rues et surveiller soit le passage de notre fille, soit d'une autre jeune fille. La première personne qu'il a vue à sa portée
a été sa proie", a supposé M. Rodriguez samedi.
La mère de Chloé a pour part formulé le souhait que l'homme ravisseur soit "puni comme il se doit", car "la prochaine fois, il aura peut-être un geste irrémédiable".
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