"Ce n'est pas une affaire de croyance" : des députés d'Occitanie appellent à la vaccination contre le Covid

Alors que la campagne de vaccination contre le Covid-19 doit commencer en fin de semaine, une partie de la population reste réticente. Face à ces inquiétudes, 35 députés ont signé une tribune "pour en finir avec le discours anti-vaccin". Parmi les signataires, plusieurs députés d'Occitanie.

"La vaccination n'est pas une affaire de croyance. On n'a pas à être pour ou contre." Les premiers mots de la tribune publiée dans le JDD par 35 députés sont forts. À l'approche de la campagne vaccinale, ils traduisent l'inquiétude des députés. Selon un sondage publié au début du mois de décembre par l'Ifop, 59% de Français se disent rétifs au vaccin. 

"Cette tribune, c'est un petit geste d'énervement. Je suis scientifique, et ça me fait mal aux tripes de voir que mon pays est à la traîne sur sa stratégie vaccinale", lâche Philippe Berta, député Modem du Gard et génétitien de profession. 

Des discours "antivax" prégnants

La question du vaccin a généré des tensions au sein dans la communauté scientifique. Ce lundi, le Conseil National de l’Ordre des médecins a porté plainte contre six médecins pour leurs prises de position sur l'épidémie de Covid-19. Parmi les médecins visés, le cancérologue montpelliérain à la retraite Henri Joyeux, auteur de pétitions anti-vaccins. 

Des mouvements naturalistes propagent, notamment sur les réseaux sociaux, l'idée selon laquelle nos défenses naturelles auraient la capacité de lutter seules contre la maladie. C'est oublier les plus faibles, c'est oublier les malades et les morts qui chaque jour s'accumulent pour atteindre à cette date un total de plus de 50.000 morts en France.

Extrait de la tribune "Pour en finir avec le discours antivaccin" publiée dans le JDD, signée par 35 députés.

Les arguments du discours "antivax" ne sont pour Philippe Berta qu'un "grand délire colporté sur les réseaux sociaux". 

Un vaccin trop rapide ? 

La rapidité avec laquelle le vaccin de Pfizer-BioNTech a été mis au point et validé constitue l'une des principales sources d'inquiétude. Interrogés, certains passants estiment "manquer de recul" sur la qualité du vaccin et ses éventuels effets secondaires, et préfèrent "attendre l'année prochaine pour avoir les premiers résultats."

Philippe Berta pointe là encore une méconnaissance du fonctionnement de la science. "C'est la recherche fondamentale, initiée au début des années 2000, qui a permis ce résultat rapide. Tout ceci ne sort pas du chapeau", martèle-t-il. 

Faire confiance à la science et aux contrôles

Annie Chapelier, députée LREM de la quatrième circonscription du Gard, est également signataire de la tribune. Infirmière de profession, elle regrette elle aussi que des "idées fausses" circulent sur le vaccin contre le Covid-19.

Certes, les laboratoires vont gagner de l'argent. Mais le vaccin lui-même est sérieux et fiable, car en France, toutes les étapes de validation ont été scrupuleusement respectées.

Annie Chapelier, députée du Gard et infirmière-anesthésiste.

"Bien comprendre le fonctionnement du vaccin suppose des connaissances scientifiques que tout le monde ne peut pas avoir", concède-t-elle. "C'est pourquoi il faut faire confiance au travail des chercheurs. Pas une confiance aveugle, mais une confiance raisonnée."

Il faut que chacun comprenne que la vaccination est un geste d’altruisme.

Philippe Berta, député Modem du Gard et génétitien.

 

"Tout semble aller vers une troisième vague, y compris les conditions climatiques, dont on sait maintenant qu'elles ont une influence. Pour espérer retrouver une vie normale, nous n'avons pas d'autre solution que la vaccination", conclut Philippe Berta.

La campagne de vaccination doit débuter dès la fin de la semaine dans les Ehpad, puis s'étendre ensuite aux personnes fragiles. C'est seulement au printemps que le vaccin sera proposé à l'ensemble de la population. 

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