Centre pénitentiaire de Béziers : les jets de colis vers la prison se multiplient depuis la fermeture des parloirs

Depuis la suspension des parloirs liée au confinement, le nombre de projections de « colis » vers le centre pénitentiaire de Béziers explose, selon le parquet. Drogues et téléphones à destination des détenus volent au-dessus des murs d'enceinte. 
 

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À la demande du parquet, le commissariat de police de Béziers a augmenté le nombre de ses patrouilles autour du centre pénitentiaire de Béziers, dans l'Hérault. Ceci a permis d'interpeller une douzaine des personnes projetant des colis ou s'apprêtant à le faire.

Ces trafics sont à l'origine de menaces et d'extorsions, voire de règlements de compte entre détenus, provoquant de fortes tensions au sein du centre pénitentiaire, et susceptibles de porter ainsi atteinte à la sécurité de l'établissement, du personnel pénitentiaire et des détenus eux-mêmes.


C'est ce qu'affirme le parquet de Béziers par communiqué.
 

"Par exemple, la mutinerie du 21 mars 2020 était en partie causée par la volonté de quelques détenus d'aller récupérer dans des zones interdites des « colis » projetés depuis l'extérieur de la détention", écrit encore Raphaël Balland, procureur de la République de Béziers.
 

 

12 personnes condamnées


Ces trois dernières semaines, dans le cadre de six procédures distinctes, 12 personnes ont donc été condamnées. Toutes ont été interpellées en flagrant délit dans le courant du mois d'avril par les policiers du commissariat de Béziers pour avoir projeté, ou tenté de le faire, des colis depuis l'extérieur de la prison.
 

Le tribunal correctionnel de Béziers affirme "avoir fait preuve d'une grande fermeté" avec les condamnations suivantes :
  • 18 mois de prison pour un homme de 25 ans ; son colis contenait près de 100 grammes de cannabis.
  • 12 mois de prison pour un détenu de 30 ans ayant sollicité un ami biterrois âgé de 36 ans. Ce dernier a été condamné à 7 mois de prison pour avoir projeté deux bouteilles d'alcool et des chargeurs de téléphone. Leur complice, un homme de 28 ans sans casier judiciaire, a pris six mois avec sursis pour avoir fait le guet. Dans cette même affaire, un riverain de la prison, âgé de 32 ans a été condamné à 10 mois de prison pour avoir participé à l'organisation de l'opération et orienté les « lanceurs ».
  • 7 mois de prison pour deux hommes et une femme venant de la région toulousaine ; leur colis contenait du cannabis et des téléphones.
  • 3 mois de prison pour un homme de 31 ans déjà condamné à plusieurs reprises ; son colis contenait des friandises, un écouteur et un chargeur de téléphone.
  • 3 mois de prison pour d'un homme de 24 ans ; son colis contenait de la viande et des briquets.


Un surveillant parmi les condamnés

Un surveillant pénitentiaire avait aussi participé à ce genre de trafic. Mi-avril, cet homme de 40 ans a été condamné à 4 ans de prison et interdiction définitive d’exercer une fonction publique pour avoir fait entrer à la prison de Béziers plus d’un kilo de résine de cannabis et des cartouches de cigarettes au début de l’année 2020, moyennant finance.

Le détenu de 35 ans qui avait réceptionné la commande a été condamné à 30 mois dont 12 avec sursis probatoire et maintien en détention. 

Une surveillance accrue


"La plupart du temps, ce sont les surveillants des miradors qui donnent l'alerte", explique Cyril Péna, secrétaire local du syndicat FO Pénitentiaire. 

Avec la suspension des activités et des visites, les missions se recentrent sur la surveillance, affirme le syndicaliste. "Les fouilles des visiteurs ne sont pas systématiques, alors en temps normal, la drogue entre souvent par le biais des parloirs. Mais les téléphones, eux, ne passent pas sous les portiques de détection de métal".
 

Moins de matelas par terre


Autre fait lié à la crise du Cornavirus : une centaine de détenus, arrivés à deux mois de leur fin de peine, auraient été libérés, selon Cyril Péna qui affirme que de ce fait "dans les cellules, il n'y a presque plus de détenus qui dorment par terre sur des matelas".
  

Un déconfinement redouté


Il n'y a aucun cas de coronavirus pour le moment au sein des détenus du centre pénitentiaire de Béziers selon le secrétaire local de FO :


Mais dans le milieu carcéral, nous redoutons le déconfinement, on ne voudrait surtout pas avoir à vivre une situation comme le Charles de Gaulle.  


Mi-avril, près des deux tiers de l’équipage du porte-avions français avaient été testés positifs au Covid-19. Les militaires, en mission depuis fin janvier, n’avaient pas été en contact avec l'extérieur. C'est lors d'une escale à Brest que le virus se serait infiltré à bord.
 

Plus de 500 détenus libérés en Occitanie


A ce jour, selon la direction interrégionale des services pénitentiaires de Toulouse, 542 mesures ayant entrainé la libération de personnes détenues ont été prises dans le cadre des dispositions de l’Ordonnance du 25 mars 2020.

"L’effectif de la maison d’arrêt de Nîmes commence à descendre" affirme son service communication sans donner  de chiffres précis. 
 

Des libérations à dose homéopatique !


s'insurge Francois Py, porte parole de l'observatoire international des prisons - section de Nimes.

La maison d'arret de Nîmes fait partie des plus sur-peuplées de France.

"Il y a 420 détenus pour 180 places : le taux d'occupation dépasse les 200 % ! En ce  moment avec la suspension de toutes les visites, parloirs, observateurs et activités, c'est l'omerta la plus totale, on ne sait absolument pas ce qui se passe" déplore fondateur du groupe nîmois de l'OIP.
 


 
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