La marque d'alcool française a annoncé aux membres de l'Union des clubs taurins Paul Ricard (UCTPR) qu'elle allait mettre fin à tous les soutiens et financements au monde de la tauromachie. La décision devrait être validée samedi 24 janvier lors de l'assemblée générale de l'UCPR.
Victoire des anti-corrida pour certains, attaque contre la culture taurine pour d'autres : le groupe Pernod Ricard met fin à des décennies de soutien aux clubs taurins pour des raisons financières, tout en se défendant d'avoir cédé aux activistes de la cause animale.
Le numéro 2 mondial des vins et spiritueux devrait officialiser samedi la fin de son partenariat avec les clubs taurins, réunis à l'occasion de l’assemblée générale de l’Union des clubs taurins Paul Ricard (UCTPR).
Contacté ce jeudi 23 janvier, Pernod Ricard confirme l’information évoquant des difficultés économiques sur le marché français, mais se refuse à tout commentaire. Pour les anti-corrida, c'est une victoire, résultat d’un combat de plusieurs années.
On a obtenu cette décision de haute lutte après une très grosse campagne de plus de dix ans. C'est le signe que la tauromachie, c'est fini. - Claire Starozinski, présidente de l'Alliance Anticorrida.
Déception et colère
L’Union des clubs taurins Paul Ricard (UCTPR) regroupe plus de 400 clubs partout dans le monde, forts de 16 000 adhérents. Les présidents de clubs taurins ont reçu la nouvelle par le courrier de convocation à l’assemblée générale, le mois dernier.
C'est une grande déception accompagnée de colère. On nous présente cette assemblée générale comme la dernière. On est victime de la grande mode antispéciste qui sévit partout dans le monde. - Pascal Lopez, vice-président de la fédération taurine du biterrois.
Influence américaine ?
Pour les responsables de clubs taurins, que France 3 a contacté, l’argument économique est difficile à entendre. Selon eux, Pernod Ricard cède à l'influence d'un de ses actionnaires américain : le fonds Elliott Management. Le 12 décembre 2019, le fonds vautour a annoncé avoir pris une participation de 2.5% au capital de l’entreprise française. Une position que condamne Pascal Lopez :Ce sont les Américains qui viennent s’insérer dans nos traditions! Des traditions de plusieurs siècles. Paul Ricard, dont le père était aficionado, serait fou de voir ça s’il était toujours là.
Difficile de boycotter le géant
Pour les clubs, le soutien de l’entreprise s’exprimait surtout en dotations de produits pour les journées de fêtes et en objets publicitaires, contre une cotisation à hauteur de 5€ par adhérents du club. Depuis quelques jours, certaines voix s'élèvent, notamment à Nîmes, pour appeller au boycott des produits de l'entreprise.Une idée qui parait difficile à envisager tellement le porte-feuille des marques du groupe est étendu (les whiskies Chivas, Clan Campbell, la vodka Absolut, les champagnes Perrier-Jouët, Mumm, en autres). Continuera t-on à boire un petit jaune aux férias ? Réponse dans quelques mois.