Coronavirus : les enseignants en grève pour obtenir plus de moyens

Une « grève sanitaire » a lieu ce mardi dans toute la France suite à l’appel des principaux syndicats enseignants. Les professeurs dénoncent un protocole sanitaire inapplicable et réclament plus de moyens pour éviter une éventuelle fermeture des écoles.
 

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La grève concerne tous les établissements, de la maternelle au lycée. Selon les syndicats le mouvement serait suivi par 30% du personnel dans le secondaire et 45% dans le premier degré. Seulement 10 % dans le secondaire et 8% dans le primaire selon l'éducation nationale. Des rassemblements ont eu lieu ce matin à Carcassonne,Nimes, Alès et Perpignan, ou une centaine d'enseignants se sont regroupés devant la direction de l'Education nationale. D’autres sont prévus à Montpellier sur la place Candolle dès 14h, et à Mende à 14 h 30 devant les locaux de la Direction des services départementaux de l'éducation nationale (DSDEN).

Plus de moyens : c’est ce que réclament les principaux syndicats enseignants pour faire respecter ce nouveau protocole sanitaire. FSU (dont SNUipp), SUD Education, CGT Educ, Snudi-Fo et Snalc dénoncent un protocole sanitaire mal préparé et inapplicable. En effet depuis la rentrée du deux novembre, un nouveau plan covid a été mis en place par le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer afin de limiter la propagation du coronavirus dans les écoles, qui contrairement au premier confinement, restent ouvertes.

Un protocole sanitaire inapplicable

Mais ce protocole sanitaire s’avère très contraignant : le port du masque est désormais obligatoire pour tous les élèves dès l’âge de six ans. Ils doivent se laver régulièrement les mains à l’entrée et sortie des différents bâtiments. Les salles de classes doivent êtres aérées pendant 15 minutes toutes les deux heures, et désinfectés au moins une fois par jour. Des taches souvent effectués par les professeurs eux-mêmes, par manque d’agents d’entretiens.

"Si rien n’est fait, on court à la catastrophe, car pour le moment, on travaille dans une situation de danger."

Jean-Baptiste Vincensini, professeur d'histoire-géographie

Mais le plus difficile reste d'assurer les distanciations sociales entre les élèves. Il est demandé aux établissements de faire strictement respecter les distances entre les élèves de différentes classes. Mais en pratique le non brassage des groupes s’avère impossible, notamment dans les cours de récréations, les couloirs ou à la cantine.

Des enseignants en sous-effectif

Au collège de la croix d’argent à Montpellier, certains professeurs se disent dépassés. Jean-Baptiste Vincansini, professeur d’Histoire-Géographie, l’affirme : « Il n’y a pas de respect des gestes barrières en réalité. Ce protocole sanitaire, c’est du vent ! Au collège, nous avons six surveillants pour 760 élèves, l’année prochaine ils seront plus de 800. Cela fait des années que les effectifs augmentent et les moyens non. En situation de crise, cela devient ingérable. »

Les syndicats enseignants demandent donc au gouvernement de recruter massivement sur les listes complémentaires de nouveaux professeurs. « Aujourd’hui, il est presque impossible de trouver un enseignant remplaçant. Si un collègue tombe malade, ou est placé en quarantaine,il y a deux solutions : soit les élèves sont répartis dans les autres classes, et viennent gonfler des effectifs déjà très élevés, soit ils n’ont tout simplement pas cours. Il faut recruter d’urgence !  »  Affirme Anthony de Souza, du Snuipp, le syndicat majoritaire du personnel des écoles.

Maintenir les écoles ouvertes

Car sans un effort financier de la part du gouvernement, pour recruter et permettre une réelle distanciation, les syndicats redoutent une éventuelle fermeture des écoles. 

« La priorité du Service Public d’éducation doit être de maintenir les écoles ouvertes, car une nouvelle fermeture aurait des conséquences scolaires et sociales dramatiques. Mais le ministre de l’Éducation nationale ne fait rien pour améliorer les conditions sanitaires, mettant en péril la continuité de l’École ! »

SNUipp-FSU 34

Une crainte partagée par beaucoup de professeurs, comme Jean-Baptiste Vincensini : « Je souhaite que les établissements restent ouverts, parce que je suis persuadée que l’enseignement en présentiel est essentiel pour les élèves. Mais si rien n’est fait, on court à la catastrophe, car pour le moment, on travaille dans une situation de danger.»
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