Coronavirus : face à la pénurie de masques, les fabricants de prêt-à-porter se mobilisent

Suite à un appel du gouvernement, des fabricants de vêtements ou chaussures se mobilisent pour fabriquer en urgence des masques. Simple barrière contre le virus, ils permettent notamment de protéger à minima le personnel soignant qui doit aujourd'hui faire face à une pénurie. 

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Trouver un masque en pleine épidémie de coronavirus, c'est devenu très difficile. Mais voilà que la pénurie menace désormais le personnel soignant.

La région Occitanie n'est pas épargnée par cette pénurie, des établissements de santé ont lancé des appels pour trouver des masques, à l'image de l'Institut du Cancer de Montpellier qui a fait un post ur ses réseaux sociaux afin de mobiliser les personnes qui savent coudre. 
 
L'objectif : confectionner rapidement des masques de "protection simple". Un tuto a d'ailleurs été mis en ligne par le CHU de Grenoble afin de permettre au plus grand nombre d'en fabriquer. 
  

Appel lancé par le gouvernement


Face à cette pénurie, le gouvernement a également de son côté lancé un appel à la solidarité, afin de confectionner en urgence des masques. Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances, a tiré la sonnette d'alarme. Elle a consulté les représentants d'ateliers français et des marques d'habillements pour voir ce qu'ils pouvaient faire dans ce domaine.
 
Suite à cet appel du gouvernement, plusieurs ateliers de fabrication de prêt-à-porter ont mis au point des lignes de production pour fabriquer des masques de protection simples. C'est le cas de plusieurs entreprises de la région Occitanie. 

"C’est parti d’une initiative de bon sens, dès le week-end on a réfléchi afin de savoir comment on pouvait se rendre utile dans cette période. On a compris que pour l’entourage proche lié au médical, il y avait un manque de masques, alors on s'est lancé dans la fabrication", confie Julien Tuffery qui dirige une société de fabrication de jeans, basée à Florac en Lozère.
 

Des amis soignants m'ont dit, on met du sopalin sur le visage.


Même réflexion du côté du côté de l'atelier "Payote", implanté à Perpignan, qui fabrique des espadrilles. "J’ai beaucoup d’amis qui sont infirmiers, aide-soignants qui m’ont dit que c’était la galère. Ils m’ont dit on met du sopalin sur le visage, on fait comme on peut. J’ai des toiles d’espadrilles, je me suis dit que j’allais essayer de confectionner des masques", explique Olivier Gelly, fondateur de la marque. 

 

Depuis le début de la semaine, les entreprises ont ainsi modifié leur chaîne de fabrication. "On a pris le parti de mettre de côté notre fabrication pour nous concentrer uniquement sur la fabrication de masques, c'était capital de le faire", ajoute Julien Tuffery. 

Un élan de solidarité qui a d'ailleurs motivé des particuliers qui ont contacté ces entreprises pour apporter leur soutien. Au total entre 300 et 600 masques sont fabriqués chaque jour par les deux entreprises, et cela jusqu'à épuisement de leur matière première. 
 

Une simple barrière contre le virus


Bien conscient que ces masques représentent une simple première barrière contre le virus, ces entreprises apportent malgré tout un soutien à ces soignants en difficulté. 

"On n'est pas habilités pour le médical, ce qu'on fabrique c'est une protection simple. Peut-être que ce n’est pas la solution idéale pour le virus mais c’est mieux que rien, ça réduira", précise Julien Tuffery.
 
Ces masques ne sont en effet pas homologués. Mais alors finalement contre quoi protègent-ils ? 

"Ils permettent notamment d'éviter les projections de postillons. C'est insuffisant mais ça représente malgré tout une première barrière, c'est finalement mieux que rien", explique Jean-Christophe Calmes, médecin généraliste à Frontignan.

En tissus doublé voir triplé, ces masques sont en revanche, à laver impérativement dès qu'ils sont humides, à 60° précise le médecin. "C'est évident que ça ne vaut pas les masques FFP2, mais au moins ça protège malgré tout les autres lorsque l'on est contaminé notamment", ajoute-t-il. 

Par ailleurs, il nous confie que la situation du personnel médical attend avec impatience les masques promis par le Ministre de la Santé, Olivier Véran. En effet, vendredi dernier, il a annoncé la livraison de masques dits FFP2 pour les professionnels de santé et qu'il ne s'agissait plus que d'une question de logistique pour les répartir.

Jean-Christophe Calmes rappelle également qu'il est indispensable aujourd'hui de respecter les gestes barrières face à cette pénurie de masques. Tousser ou éternuer dans un mouchoir, éviter les contacts... mais également se laver les mains très régulièrement : tout cela permet de limiter la propagation du virus. 
 


"Dès qu'on a touché quelque chose on se lave les mains. Il faut vraiment se laver les mains au moins toutes les heures au savon, c'est encore plus important que les masques", détaille le médecin. 

En attendant la livraison du gouvernement, les masques fabriqués ont été mis à disposition gratuitement par ces entreprises. Ils sont à récupérer directement dans les usines, en priorité par le personnel médical.
 

Des bénévoles débordés à Anduze dans le Gard


A Anduze, dans le Gard, un chef d'entreprise fait évoluer son activité pour produire des masques, bénévolement et gratuitement. Depuis, son initiative doit faire face à un énorme afflux de demandes. Il a donc mis au point un kit de fabrication pour tous ceux qui voudraient donner un coup de main. Et les volontaires se multiplient.
 
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