Dans certains quartiers de Toulouse et d'Albi, le trafic de drogue ne connaît pas d'inflexion, "le confinement n'existe pas pour les trafiquants de drogue, bien au contraire" et cela inquiète les habitants.
A Cantepau à Albi ou dans les quartiers toulousains, aux Izards, Empalot ou au Mirail le trafic de drogue est toujours aussi dense. Malgré l'appel au confinement, les dealers continuent leur activités au bas des immeubles ou près des lieux d'habitation. Les résidents sont inquiets. Du fait de leur mise en quarantaine, ils disent subir davantage les "deals" incessants dans les quartiers.
Conséquence directe pour certains habitants, du manque de prévention, d'absence de médiation ou de police de proximité. La police patrouille toujours, même si à l'heure actuelle les "descentes pour trafic de stupéfiants ne sont pas la priorité".
Des habitants confinés sous la pression des dealers de quartiers
Dans les quartiers de Cantepau, de Lapanouse ou de la Veyrières à Albi, le quotidien des familles n'est pas simple. Confinés dans de petits appartements, les habitants doivent supporter le ballet incessant des trafiquants de drogue, dans les immeubles, sous leurs fenêtres et dans les rues. Le deal continue malgré le confinement et cela met tout le monde en danger. Les familles qui sont déjà en situation de précarité sont davantage impactées et se sentent abandonnées.Ici, rien ne change, nous confie un habitant du quartier de Cantepau : "c'est le jeu du chat et de la souris, on voit ça tous les jours, les policiers font ce qu'ils peuvent mais les trafiquants se font vite la malle, on se croirait dans un film, ça ne sert à rien".
Un autre habitant nous explique que "les trafiquants s'organisent autour des trois quartiers placés en zones urbaines sensibles, Lapanouse, Veyrières et Cantepau et que les policiers ont bien du mal à les arrêter".
Et puis en plus du confinement, le trafic de drogue semble s'intensifier dans ces quartiers.
Un habitant explique : "On voit des gens que l'on ne connaissait pas, ce ne sont pas des jeunes du quartier. J'ai l'impression que le trafic de drogue a été perturbé au Mirail (NDLR à Toulouse) par l'intervention de la police, du coup ces dealers viennent ici désormais dans nos quartiers écouler leurs drogues et le reste".
Les dealers ne respectent pas le confinement et des habitants craignent aussi, de ce fait, une propagation de l'épidémie de coronavirus dans les quartiers. "Nous sommes nombreux à vivre dans les appartements et dans les immeubles et les tours!"
La Police l'affirme, le trafic de drogue n'a pas cessé
Les policiers continuent de mener des opérations de contrôles et de patrouille dans les quartiers "sensibles" mais le trafic de drogue et surtout le deal de "shit" ne connaît pas de récession, bien au contraire.David Leyraud, secrétaire régional adjoint du syndicat police Alliance, nous le confirme :
il n' y a aucune raison que le trafic de drogue diminue, certaines préfectures en France ont instauré le couvre-feu il ne devrait pas tarder d'être mis en place à Toulouse. Le confinement n'existe pas pour les trafiquants de drogue, pourquoi voulez-vous qu'ils s'arrêtent !
Le responsable du syndicat Alliance explique que : "pour le moment si les enquêtes sur les trafics de stupéfiants se poursuivent, les interventions elles sont mises en stand-by. On est pas à quelques mois près, cela peut attendre, nous avons d'autres priorités aujourd'hui. L'urgence est de faire respecter le confinement, 10% de la population ne respecte toujours pas les mesures annoncées. La mise en place du couvre-feu devrait dissuader les irréductibles et les trafiquants".
Et puis, les prisons sont pleines à craquer, on ne va pas rajouter des tensions supplémentaires.
Coronavirus et trafic de drogue : la double peine pour les quartiers
Pour les habitants de ces quartiers dits "sensibles", la crise du coronavirus et ses conséquences révèlent au grand jour l'incapacité des pouvoirs publics à enrayer le trafic de drogue.
Selon eux : "les lois ne sont pas respectées, les policiers non plus, il faut mettre de la médiation dans les quartiers, solliciter les habitants et les respecter."
Un habitant de Cantepau nous confie : "on a plus de police de proximité, aucune médiation, avec un peu de moyens, les familles et les associations pourraient travailler pour faire bouger les choses. Avec le coronavirus, c'est la double peine pour nous, pourtant des solutions existent".