Coronavirus : quelle gestion des décès par les pompes funèbres ?

L'épidémie de coronavirus qui progresse de jour en jour sur le territoire français impose des mesures sanitaires aux entreprises de pompes funèbres. Elle a aussi des conséquences sur les funérailles.

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C'est en temps de crise que bon nombre de corps de métiers sont indispensables à la bonne marche d'un pays. Les entreprises de pompes funèbres en font partie.

Au contact de défunts contaminés

Depuis la propagation du coronavirus en France, elles sont elles aussi en première ligne. Pour trois raisons principalement.

Elles font parties des personnes exposées puisqu'elles doivent prendre en charge les dépouilles de personnes décédées des suite de leur contamination au virus. Au même titre que les soignants, le personnel funéraire a été identifié comme concerné directement par des mesures de précaution standard et complémentaires par le haut conseil de la santé publique.

Quand un patient atteint du coronavirus décède à l'hôpital, le corps est pris en charge par l'établissement, placé dans une housse avant d'être confié à un transporteur. La mise en bière est immédiate.
Quand le décès a lieu au domicile, l'hôpital n'intervient pas : les agents des pompes funèbres doivent donc intervenir munis d'équipements spéciaux. "On ne connaît pas le temps de contamination post mortem. Si c’est quelques heures, 5 heures par exemple, on peut attendre, mais si c’est 24 heures, cela va devenir très compliqué à gérer", explique Jean-Claude Chalmin, président de la fédération française des pompes funèbres pour la région Occitanie et entrepreneur funéraire à Villeneuve de la Raho, près de Perpignan.

Il y a aussi le contact - nécessaire - avec les membres de la famille du défunt mais là encore, en cas d'épidémie, ces contacts doivent se faire dans le strict respect des gestes barrière.

Des cérémonies (très) restreintes

C'est la deuxième difficulté de cette crise dans le secteur funéraire. Comment organiser des cérémonies d'adieux dans ces circonstances ? Certains funérariums les limitent à 5 personnes, d'autres les interdisent purement et simplement.
Quant aux funérailles, dans les cimetières, le gouvernement n'a pas émis d'interdiction mais la règle du "petit comité" s'impose.

Une pénurie d'équipements... comme partout

Quoiqu'il en soit, et c'est là, la troisième difficulté et non des moindres, le personnel funéraire est amené à cotôyer de nombreuses personnes. Or, il ne fait pas partie des salariés prioritaires pour l'attribution de masques de protection. Et la pénurie les touche bien évidemment, comme dans les hôpitaux, les cabinets médicaux et tout autre centre de soins.

L'inquiétude est donc bien là aussi, parmi cette catégorie de travailleurs. "C'est normal que les soignants soient prioritaires, bien entendu, mais si on regarde la Chine, l'Italie, on sait qu'il va y avoir une vague de décès et il faut que nous aussi, nous soyons prêts à y faire face", explique Jean-Claude Chalmin. "Nous sommes une profession où il n'est pas facile de recruter. Si les agents tombent malades ou craignent de l'être et font valoir leur droit de retrait, ça va être très compliqué".
 
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