Au Connacht (21-23) samedi dernier, comme à Clermont le week-end précédent, Toulouse n'a pas su porter l'estocade. Un manque d'efficacité inenvisageable dimanche (16h15) à domicile face aux redoutables Wasps si les Rouge et Noir veulent espérer jouer un rôle dans cette Coupe d'Europe.
Battu en Irlande et à Clermont (25-29), Toulouse "fait de bons matches" mais "ne gagne pas", regrette le centre Florian Fritz. Et ce malgré "deux prestations abouties", "un paquet d'avants ultra dominateur" et un état d'esprit "irréprochable", abonde Ugo Mola, l'entraîneur d'un Stade Toulousain
désormais au pied du mur.
Tout autre résultat qu'une victoire dimanche face aux Wasps signerait sans doute la fin de leurs illusions. Et ferait remonter à la surface les démons de la dernière campagne européenne que les coéquipiers de Thierry Dusautoir avaient achevée dans le "ridicule", selon le jeune flanker François Cros, sur une deuxième élimination en poules en trois ans après cinq défaites en six matchs.
Si "le groupe est énervé, agacé de ces défaites alors qu'on devait faire mieux", avoue l'arrière international Maxime Médard, comment éviter que ce reproduise ce funeste scénario et retrouver ce réalisme qui les fuit ?
"On avait mis les ingrédients pour gagner ces deux matchs et la frustration, c'est de ne pas avoir pu franchir la ligne plus souvent ou de ne pas avoir inscrits nos points au pied", affirme Mola, promettant de "continuer à travailler" avec les buteurs dont Sébastien Bézy.
Le manque de fiabilité du demi de mêlée international face aux perches a encore été criant en Irlande sur une pénalité à 22 mètres dans l'axe manquée qui aurait offert treize points d'avance aux siens à la 53e minute.
"On a une ligne composée d'internationaux et c'est vrai que l'on attend plus de nos trois-quarts. On n'a pas encore le plein régime que l'on devrait avoir. On a besoin de retrouver de la confiance et je ne crois qu'au travail", a ajouté l'entraîneur principal toulousain.
Le match "le plus important" depuis le début de saison
Alors qu'il n'a plus le droit à l'erreur, le Stade Toulousain a effectivement tout intérêt à se montrer beaucoup plus réaliste face aux Wasps.Une équipe qui il y a presque 20 ans, le 26 octobre 1996, avait infligé à Toulouse la plus lourde défaite de son histoire en coupe d'Europe (77-17), et que les Toulousains ont unanimement présenté comme le "grand favori" de cette poule. Un statut que les Anglais ont confirmé face à la province des Zèbres atomisée 82 à 14 lors de la première journée.
Selon son capitaine Thierry Dusautoir, le Stade Toulousain a malgré tout les moyens de ses ambitions: "On a proposé des choses intéressantes et il faut s'appuyer dessus : notre jeu debout, notre conquête. On a aucun complexe à avoir vis-à-vis de qui que se soit", a-t-il souligné.
"Tout le monde a envie passer cette phase de poule et même s'il ne faut pas se mettre de pression inutile, c'est sans doute le match le plus important de la saison jusqu'à présent", conclut Médard. Raison supplémentaire pour ne plus gâcher.