Dans une interview accordée à nos confrères de France Info, mercredi 27 juillet, la présidente de la région Occitanie évoque le "supplice chinois" que ressentent les Français devant des informations distillées au "compte-gouttes" et demande au gouvernement d'apporter un "message clair".
"On entend des petites musiques à droite à gauche et aujourd'hui, les Français ne savent pas de quoi demain sera fait et on ne peut pas continuer avec des petits messages".
Interrogée mercredi soir par nos confrères de France Info sur la perspective d'un nouveau confinement, Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, n'est pas tendre avec le gouvernement. Pour elle, le message n'est pas clair. "On doit prendre des mesures adaptées à la situation mais surtout, il faut avoir un message qui est clair".
Aujourd'hui, ce que les Français ressentent, c'est un supplice chinois. On a des informations au compte-gouttes, on a des experts scientifiques qui chacun donnent une version et on a des ministres qui donnent chacun une interprétation donc là, dans un moment de crise, de graves difficultés sanitaires, il faut avoir un commandement qui est clair, qui est assumé et qui donne une perspective forte.
Carole Delga ne cache pas que les mesures à prendre seront contraignantes, "pour permettre dans la durée d'avoir une vraie inversion de la contamination". La présidente de la région Occitanie rappelle qu'elle a elle-même proposé, il y a deux semaines, d'instaurer un reconfinement le dimanche, "parce qu'on sait que les contacts sans masque se font dans des réunions familiales ou amicales".
On a voulu faire un couvre-feu à 18 heures, on voit bien qu'il n'y a pas d'effet. Si on avait fait un mois de confinement tous les dimanches au niveau national, avec des mesures adaptées dans les départements les plus touchés, cela eut été plus efficace.
Interrogée sur la possibilité d'une fermeture des écoles, la présidente de la région Occitanie a défendu leur maintien, assurant que les enfants ont besoin non seulement d'enseignement mais de socialisation. "On voit les effets terribles sur notre jeunesse, avec le fermetures des universités depuis quasiment un an".
On doit faire des sacrifices pour nos écoles et on doit être à la hauteur des enjeux.
Evoquant les chefs d'entreprises, les responsables d'associations qu'elle rencontre sur le terrain, Carole Delga parle de lassitude. "Ils ne voient pas le bout du tunnel. J'exhorte le gouvernement, après la concertation que va mener le Premier Ministre jeudi et vendredi, à avoir un projet de mesures strictes pour un mois, qu'il y ait une feuille de route qui soit donnée de façon claire, c'est ce qu'attendent les Français".
Pour la présidente de la région Occitanie, le mois de février sera décisif. "Au fond d'eux, les Français le savent. Ce qu'ils ne supportent plus, c'est cet attentisme".