Le jeune homme, autodidacte, ingénieur à la RATP, retrace les villes et redessine les quartiers à partir des lignes du tramway et du métro. A partir d'adresses et de souvenirs aussi, dans une version colorée et poétique.
Lorsque l'on appelle Alexis Carlier, on est accueilli au bout du fil par une voix juvénile. Le jeune homme de 24 ans, diplômé de sciences-Po Toulouse et titulaire d'un Master de l'Ecole des Ponts, ingénieur à la RATP, n'a jamais pris un seul cours de dessin, ni suivi de stage d'arts plastiques. Il dessine pour le plaisir, les villes qu'il connaît ou qu'il a traversées.
Rennes, Lille, Toulouse, certains arrondissements parisiens, Téhéran, Sidney Berlin....
Enfant, il dessinait des villes imaginaires
L'histoire commence alors qu'il est étudiant à Toulouse. Il s'amuse à reprendre des cartes et le long des lignes de tramway, redessine les quartiers vus à travers le regard enfantin du petit garçon qui depuis qu'il sait tenir un crayon, dessinait des villes imaginaires.
J'habitais au dessus d'une papeterie qui vendait des affiches et je suis allé voir le patron en lui demandant ce qu'il pensait de mes dessins et il m'a dit de revenir avec les dessins de Toulouse, du coup j'ai dessiné Toulouse.
C'est ainsi que l'aventure commence. Ses dessins plaisent et grâce au bouche-à-oreille, cela devient une activité à temps plein ou presque. Lorsqu'il n'est pas en réunion sur la gestion politique des lignes de RER parisiennes, il dessine.
200 heures de travail pour Montpellier
Après Toulouse, il s'est attaqué à Montpellier qu'il connaît très bien pour y être venu en vacances pendant des années lorsqu'il était plus jeune et pour avoir fréquenté les plages de la Grande-Motte et de Palavas-les-flots.
Je ne peux dessiner que les villes que je connais car je les dessine à la main. Du coup, cela me prend énormément de temps pour situer les choses dans l'espace. Pour Montpellier, je suis parti du tracé du tramway pour mettre en valeur à peu près tous les quartiers et ensuite j'ai dessiné autour.
"C'est pour cette raison que les cartes ne sont pas à l'échelle parfaite car la banlieue est aussi représentée que le centre et axée autour du tramway". Pour Montpellier, il lui a fallu deux-cents heures de travail entre le dessin et la colorisation. "J'avais très envie de mettre en valeur son littoral et ses environs, je l'ai réalisée en grand format 50X70 cm et cela m'a pris énormément de temps, je devais dessiner debout".
De fil en aiguille et avec l'aide de ses followers de plus en plus nombreux sur Instagram, il demande des adresses et des lieux incontorunables qu'il essaie de placer sur les cartes.
Tokyo, Téhéran ou Sidney, Lille, Lyon sont passées sous la mine affûtée d'Alexis Carlier. Son petit appartement parisien croule sous les dessins qu'il vend lui-même via une plate-forme sur internet.
En ce moment, il dessine Saint-Etienne. Les demandes des collectivités territoriales affluent pour qu'il reproduise à sa manière enfantine et colorée leurs réseaux de métro et de tramway. Lui rêve d'aller toujours plus loin et de reproduire New-York.