Durant le confinement, beaucoup d’animaux ont investi des lieux laissés libres par les hommes. La Ligue de Protection des Oiseaux du Tarn propose d’adopter les bons réflexes pour ne pas leur nuire alors que les activités humaines reprennent
Des canetons en balade sur le périphérique parisien, des sangliers ou des chevreuils en pleine ville, les animaux ont profité du confinement pour se faire remarquer. Mais les hommes sont de retour. Les bénévoles de la Ligue de protection des oiseaux du Tarn alertent donc pour que chacun soit vigilant. « En cette période printanière, le déconfinement va se dérouler en pleine période de nidification et va donc représenter un risque important de perturbation des animaux qui se seraient installés dans les nouveaux espaces mis à leur disposition », expliquent-ils.
La présidente de la LPO Tarn, Evelyne Haber, confirme,Les motards de la DOPC et tous les policiers de la @prefpolice veillent sur votre sécurité.
— Préfecture de Police (@prefpolice) March 25, 2020
Faites attention à vous et prenez soin de vos poussins.
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il va falloir adopter des gestes barrières avec les animaux pour minimiser notre impact durant cette période délicate pour eux, celle de la reproduction et de la nidification.
Observer avant d'entamer des travaux
Après avoir été privés de longues balades, la tentation va être grande d’aller prendre un bon bol d’air et de nature.
La LPO recommande donc de faire attention aux animaux qui se seraient installés sur le bord des sentiers, en gardant les chiens en laisse et en restant sur les parcours balisés.
Les chantiers à l’arrêt ont parfois permis l’installation d’oiseaux ou d’autres animaux, là encore il faudra être vigilant. Emilie Berga, chargée de mission à la LPO Tarn s’occupe du centre de soins de la faune sauvage qui reste fermé pour l'instant mais que l'on peut joindre au téléphone pour toute question relative aux animaux en détresse. Elle conseille avant tout d’observer avant toute intervention brutale, et si possible, de différer les travaux à l’endroit où un nid aurait été découvert. « Si les travaux doivent absolument se faire, il n’existe qu’une solution même si elle est risquée : déplacer la nichée dans un endroit sûr et éloigné. »
Attention au grand ménage de printemps dans le jardin
Pour ceux qui avaient un jardin le confinement leur a laissé le temps de s’en occuper, en taillant, coupant et tondant. Un peu trop parfois au goût de nos amis les petites bêtes… « Pour avoir une riche biodiversité dans notre jardin, raconte Evelyne Haber, il faut ménager des espaces différents qui créeront des habitats différents pour les animaux. Il ne faut pas tout faucher à la même hauteur. La coccinelle a par exemple besoin d’herbes hautes pour y trouver un abri. A l’inverse, les chenilles de l’azuré, petit papillon bleu, se régalent de lupilines, des trèfles qui poussent au ras de la terre. »Encore peu d'appels au numéro de la faune en détresse du Tarn
Après 2 jours de déconfinement accompagnés d’une météo maussade, le centre de soins a reçu peu d'appels. Mais Emilie Berga redoute une recrudescence des accidents sur la route avec des animaux. L’augmentation du trafic routier entraînera davantage de risque des blessures et de mortalité des animaux sauvages. « Il ne faut pas hésiter à mettre à l’abri l’animal que l’on aura pu éviter sur la route ou celui trop près du bas-côté. » Pour un jeune oiseau découvert au sol « S’il n’est pas blessé, il suffit de le déplacer en hauteur à moins de 30 mètres de la zone de danger. Ses parents ne doivent pas être loin. Les chouettes hulottes ou les merles finissent leur croissance au sol. Il ne faut donc pas les récupérer. »
En sortant de chez vous, ouvrez donc l'oeil, les animaux ne sont pas loin.